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Chapitre X

Les études de personnages et les études de nus

On l’a vu au chapitre III, en dehors des thèmes classiques que sont les portraits, les références classiques, les scènes de genre et les baigneurs, on peut discerner deux thèmes secondaires, moins bien identifiés par le public :

  • les études de personnages isolés dépourvus de caractéristique particulière permettant de les affecter à une autre catégorie (365 œuvres, dont 257 « pseudo-portraits » déjà analysés) ;
  • les études de nus (262 œuvres).

L’objectif se limite simplement dans ces deux cas à étudier la façon de représenter le corps humain. Ce n’est donc pas vraiment l’étude des sujets, mais bien plutôt l’analyse du type de formes adoptées par Cezanne qui peut nous permettre de mieux percevoir ce qui pouvait l’intéresser dans ces « exercices ».

 

I – LES ÉTUDES DE PERSONNAGES ISOLÉS SANS CARACTÉRISTIQUES PARTICULIÈRES

Ce thème a été défini au chapitre III (I-4) par défaut comme rassemblant les 365 dessins – pour la grande majorité de jeunesse – de personnages dont aucun détail ne permet de les rattacher aux autres thèmes : portraits, personnages issus du monde de la culture, baigneurs, études de nus ou scènes de genre.

Parmi ceux-ci, nous avons analysé au chapitre VI l’ensemble constitué des 256 têtes et bustes regroupés dans la catégorie des « pseudo-portraits », que nous ne reprendrons pas ici. Restent alors à examiner les 109 dessins de personnages réduits à des silhouettes et dont le visage à peine esquissé ne peut être assimilé à un « pseudo-portrait ».

  1. Degré de réalisation stylistique

Nous avons suggéré au chapitre III de classer les dessins en trois niveaux de réalisation stylistique : les ébauches, les esquisses et les croquis, chaque niveau étant lui-même subdivisé en trois sous-niveaux. Voici quelques exemples d’études de personnages sans identité classés selon ces critères :

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Fig. 1. Exemples de niveaux de réalisation stylistique

Dans le cas des personnages sans identité, on peut constater l’absence de croquis ; et en effet, le niveau de finition de ces dessins reste le plus souvent très sommaire puisque près des trois quarts des dessins en restent à l’état d’ébauches :

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Fig. 2. Qualité stylistique des dessins

Ceci n’est pas pour nous surprendre quand on considère que 39 d‘entre eux appartiennent au carnet Cj2, dont nous avons vu par ailleurs qu’il est essentiellement constitué de nombreux brouillons souvent réduits à quelques traits sommaires.

Si on compare la proportion d’ébauches de niveau 1 et 2 dans ces dessins par rapport à la proportion correspondante dans l’ensemble des 2555 dessins de Cezanne, on peut constater qu’elle est pratiquement le double.

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Fig. 3. Proportion de chaque niveau de finition dans l’ensemble des dessins

Pratiquement 60 % des dessins de personnages sans identité sont des brouillons, alors que 30 % seulement de l’ensemble des dessins peuvent être considérés comme tels. Et aucun de ces dessins ne parvient au statut de croquis.

L’intérêt de cette catégorie tient donc davantage à la façon dont ils représentent la figure humaine qu’à la qualité propre du dessin. Il est intéressant en particulier d’observer la variété des positions du corps qu’ils mettent en scène.

  1. Positions du corps privilégiées par Cezanne

En dehors des têtes et des bustes déjà analysés (« pseudo-portraits ») précédemment, on constate la présence de six positions possibles :

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Fig. 4. Les diverses positions

Cezanne va manifestement au plus simple, privilégiant la position debout ou à mi-corps. C’est notamment le cas lorsqu’il s’en tient à un brouillon puisque ces positions sont privilégiées dans 3 dessins sur 4 de niveau ébauche 1 ou ébauche 2.

Si l’on examine l’orientation du corps, on constate que domine ici le choix de personnages représentés de face, puis tournés vers la gauche, et que curieusement 1 dessin sur 5 représente un personnage vu de dos, position que Cezanne utilisera à de nombreuses reprises, notamment dans les baigneurs :

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Fig. 5. L’orientation du corps

La plupart de ces orientations se retrouve dans chacune des 6 positions définies à la Fig. 4, ce qui fait qu’elles sont mises en scène de 17 façons différentes, bien que la position debout de face concerne cependant 1 dessin sur 5. On observe donc malgré tout une variété importante dans la façon dont Cezanne croque ses personnages.

Conclusion

Les « pseudo-portraits », on l’a vu, contribuent de façon significative à la compréhension de la façon dont Cezanne concevait ses portraits. On ne peut en dire autant des 109 dessins restants dans la catégorie des personnages sans identité définie ; ils apparaissent simplement comme une bonne préparation à la représentation d’humains dans les catégories plus importantes qui vont notamment se développer par la suite, comme les baigneurs et les scènes de genre, dans la mesure où ils anticipent la plupart des positions privilégiées par Cezanne dans ces œuvres.

 

II- LES ÉTUDES DE NUS

258 dessins mettent en scène des corps nus ou des parties du corps qui ne peuvent être rattachés à aucun des autres thèmes ou sujets examinés dans les chapitres précédents : il ne s’agit ni de personnages identifiables comme faisant partie de scènes de genre ou issus du monde classique ou culturel, ni de baigneurs (analysés au chapitre suivant).

Parmi cet ensemble, on peut distinguer diverses études anatomiques, quelques études académiques et diverses copies de sculptures ou de peintures de personnages nus. Dans ces deux derniers cas, on indique pour mémoire en rouge les nus figurant dans des dessins classés dans des thèmes identifiés par ailleurs (références classiques, scènes de genre, etc.) :

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Fig. 6. Diverses études de nus

  1. Les études anatomiques

On dénombre 91 dessins (dont 49 en carnets) portant sur une partie du corps autre que la tête, soit un peu moins de 4 % de l’ensemble des dessins. Parmi ceux-ci, le tiers concerne diverses études de mains qui semblent avoir intéressé plus particulièrement le peintre :

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Fig. 7. Les parties du corps traitées en anatomie

11 dessins sont des copies de détails de tableaux de Delacroix, Véronèse, Ribera, Romano et Signorelli, et 1 d’une sculpture antique.

Le degré de finition est généralement très faible, car il est clair qu’il s’agit le plus souvent de brouillons très rapidement jetés sur la feuille : on peut compter 71 ébauches pour 18 esquisses et seulement 2 croquis.

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Fig. 8. Quelques exemples d’ébauches anatomiques

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Fig. 9. Quelques exemples d’esquisses et croquis anatomiques

De même, 69 dessins sont antérieurs à 1872 pour seulement 17 durant la période 1872-1882 et finalement 5 ensuite, ce qui confirme la nature de brouillon de la quasi-totalité de ces productions essentiellement de jeunesse.

Finalement, la production de dessins anatomiques de Cezanne est pauvre, relativement bâclée et assez vite abandonnée : ceci confirme qu’il ne s’intéresse que de très loin à la représentation exacte du corps, bien qu’il ait accepté durant sa formation de se plier aux règles du dessin traditionnel, ce dont témoignent les académies.

  1. Les académies

On peut dénombrer 29 dessins et 2 peintures réalisés sur le modèle vivant avant 1867[1]3 œuvres postérieures (1 dessin peut être daté de 1878 et deux aquarelles de 1882-1885) peuvent être considérées comme des académies, mais leur date tardive fait soupçonner qu’il s’agit peut-être de copies de statues., à l’école de dessin d’Aix ou à l’Académie Suisse.

On peut constater qu’il s’agit de 5 femmes et 26 hommes : confirmation un peu oblique du fait que Cezanne, comme on sait, n’était pas à l’aise avec la nudité féminine.

La loi du genre veut que ces productions soient assez soignées, ce dont témoigne la présence de deux toiles (R008 de 1860 et R120 de 1867 (Le Nègre Scipion), ce dernier pouvant à la limite être considéré comme proche des scène de genre). On dénombre donc une vingtaine de croquis pour seulement quelques esquisses et bien entendu aucune ébauche :

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Fig. 10. Quelques exemples d’académies

Les positions adoptées par les modèles sont traditionnelles : Cezanne les représente 22 fois debout, 8 fois assis et 3 fois couchés, l‘orientation du corps étant : tourné à droite 14 fois, tourné à gauche 10 fois, de face 4 fois et de dos 6 fois, ce dernier chiffre étant assez intéressant puisque l’on verra que cette position est souvent adoptée par le peintre pour ses baigneurs.

On peut conclure que l’intérêt de ces œuvres réside en ceci qu’elle prouvent les capacités de Cezanne en matière de maîtrise des techniques officiellement enseignées dans les écoles d’art, et visant à la perfection de la représentation réaliste du corps humain. En poursuivant dans cette voie, rien n’interdit de penser que Cezanne aurait pu atteindre le niveau d’un Prud’hon ou d’un Ingres en la matière. C’est consciemment qu’il a rompu avec la tradition académique pour inventer sa manière originale de dessiner, si peu conventionnelle que beaucoup de critiques, aujourd’hui encore, prétendent qu’en réalité il ne savait pas dessiner. La trentaine d’académies subsistant aujourd’hui apportent la preuve du contraire si savoir dessiner, c’est suivre les enseignements des professeurs des Beaux-Arts.

  1. Les copies de sculptures de nus

35 copies de sculptures dont le sujet n’a pas permis de les classer dans les thèmes déjà étudiés (portraits ou sujets du monde de la culture notamment) peuvent être considérées comme des études de nus :

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Fig. 11. Copies de sculptures nues hors thèmes déjà traités aux chapitres précédents

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Fig. 12. Quelques exemples

Noter le grand nombre de reproductions de L’Écorché, qui, si l’on en croit Gasquet, constitue le reliquat d’une série infiniment plus nombreuse, car, dit-il : « Jusqu’à son dernier jour, chaque matin, comme un prêtre lit son bréviaire, il dessina, peignit, une heure durant, sous toutes ses faces, l’écorché de Michel-Ange, et je me souviens avec quel respect il évoquait souvent l’image du père Ingres allant au Louvre, sous son parapluie, à soixante ans passés, et disant : « Je vais apprendre à dessiner… »[2]Gasquet Joachim, Cezanne, Paris, Les Éditions Bernheim-Jeune, 1926 (1re édition 1921), 213 pages de texte, 200 planches, p. 33-34. Si Cezanne a fait sa « prière du matin » en produisant tous les jours un dessin depuis son retour définitif à Aix en 1900, ce seraient 2500 dessins qui aurait dû nous parvenir rien que pour cette période : ceci confirme à notre avis le fait que les dessins connus ne représentent qu’une part très réduite de sa production réelle, hélas !

Mais nous avons déjà rencontré de nombreuses copies de sculptures illustrant des personnages renvoyant aux références classiques et culturelles de Cezanne. Lorsque ces personnages sont nus, on peut considérer qu’on est également en présence d’études de nus, c’est pourquoi il est utile de rappeler ici les 146 œuvres concernées (figurant en rouge à la Fig. 6 ci-dessus) :

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Fig. 13. Copies de sculptures nues du monde culturel

Considérées sous l’angle de la technique de dessin et non du sujet représenté, ces 181 copies au total constituent en fait les véritables études d’anatomie et dessins académiques de Cezanne ; elles le dispensent en effet de devoir faire appel à un modèle vivant, ce qui implique de gérer une relation humaine susceptible de distraire l’artiste de ses préoccupations formelles.

Il est d’ailleurs amusant de constater que, comme pour les académies, les hommes sont bien plus nombreux que les femmes, puisqu’on dénombre 124 hommes et seulement 39 femmes : tout se passe comme si la pudeur de Cezanne lui faisait préférer éviter d’être vu contemplant un corps de femme, même en statue, bien que le prétexte de la copie d’art soit tout trouvé…

Mais il faut souligner que ces copies ne recourent pas aux techniques classiques du dessin enseignées dans les écoles. Au contraire, elles développent, souvent avec brio, les processus propres à Cezanne en matière de dessin, ce qui apparaît clairement dans les séries les plus nombreuses, et notamment L’Écorché. Ainsi, elles apparaissent davantage comme des gammes permettant à Cezanne d’explorer ses propres choix graphiques plutôt que comme de pures études d’anatomie. Le corps devient notamment prétexte pour explorer la mise en mouvement du sujet représenté – ce qui est une originalité forte de la technique de dessin cezannienne marquée en particulier par le redoublement des lignes de contour et le « tremblé » de la forme – plutôt que comme objet d’observation visant la reproduction exacte de ce qui est vu de façon statique. Il y a là une forme de paradoxe, car quoi de plus immobile qu’une statue ?

C’est parce que Cezanne utilise ces copies pour développer son approche originale du dessin et non comme des exercices d’apprentissage qu’on retrouve de telles copies à toutes les époques, avec deux périodes privilégiées : l’échantillon qui nous est parvenu couvre essentiellement la période dite « impressionniste » de 1872 à 1882 (70 copies) et celle qui va de 1888 à 1899 (81 copies) lorsqu’il recopie les statues du Musée du Trocadéro :

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Fig. 14. Répartition dans le temps des copies de sculptures nues

C’est parce que ces copie servent de prétexte à Cezanne pour déployer son génie propre en matière de dessin que la plupart d’entre elles sont d’excellente qualité, certains de ces dessins comptant parmi les meilleurs de Cezanne.

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Fig. 15. Quelques croquis de niveau 3

  1. Les copies de peintures ou dessins de nus

On compte 14 feuilles de dessins (dont 6 de carnets) totalisant 23 dessins de nus copiés sur des dessins ou peintures de nus, dont les sujets n’ont pu trouver leur place dans les thèmes analysés antérieurement. Rien de comparable ici à une série nombreuse comme L’Écorché :

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Fig. 16. Copies de peintures hors thèmes déjà traités aux chapitres précédents

Les degrés de finition sont assez disparates et vont même jusqu’à des dessins quasiment illisibles (cf. C0194 qui comprend 10 dessins de nus à peine ébauchés) :

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Fig. 17. Quelques copies de dessins ou peintures de nus.

Comme pour les sculptures, nous avons déjà rencontré aux chapitres précédents quelques copies de dessins ou peintures, la plupart illustrant des personnages renvoyant aux références classiques et culturelles de Cezanne. Ici aussi, certaines de ces copies peuvent être considérées comme des études de nus (en rouge Fig. 6 ci-dessus) :

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Fig. 18. Copies de dessins ou peintures de nus du monde culturel

Les copies de dessins ou de peintures se réalisant à domicile, loin du regard d’éventuels témoins comme c’est le cas pour les académies ou les copies de sculptures, on ne sera pas surpris de constater que ces copies rétablissent presque l’équilibre des sexes, puisqu’on y rencontre 49 hommes et 37 femmes…

Contrairement aux copies de statues réalisées pour l’essentiel après 1872, et qui témoignent d’une maturité désormais acquise dans la technique du dessin proprement cezannien, plus du tiers des copies de dessins et peintures est antérieur à cette date, à un moment où Cezanne n’a pas encore trouvé son style. La plupart de ces dessins peuvent donc être considérés comme des exercices le plus souvent rapidement exécutés. C’est pourquoi sur les 82 dessins concernés, une bonne moitié demeure assez peu élaborée, et une dizaine seulement, parmi ceux postérieurs à 1872, peuvent être qualifiés de croquis selon notre terminologie.

  1. Autres études de nus

Les mêmes remarques peuvent s’appliquer aux 75 études de nus restantes : plus de la moitié sont antérieurs à 1872 et demeurent à l’état d’ébauches. Trois dessins seulement peuvent être qualifiés de croquis, les deux derniers manifestant par ailleurs une recherche dans la position des corps qui n’aura pas de postérité dans la production de Cezanne :

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Fig. 19. Trois belles études de nus

Il est vraisemblable que le tiers environ de ces dessins sont des copies dont l’original n’est pas identifié. De même, certains peuvent être considérés comme des dessins académiques.

Sans pouvoir parler réellement de séries, on peut toutefois observer certains thèmes récurrents, comme ceux représentant une femme allongée :

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Fig. 20. Études de femmes nues allongées.

CONCLUSION

L’examen des dessins de personnages sans caractéristique particulière permettant de définir leur identité ou la situation dans laquelle ils s’inscrivent, que ces personnages soient nus ou habillés, nous conduit à dégager quelques observations générales :

  • la majorité sont des dessins de jeunesse et renvoient à des exercices sans autre ambition que de tenter de saisir en quelques traits l’essentiel d’une attitude. D’où une grande variété de positions (qu’on ne retrouve pas dans les baigneurs par exemple), mais aussi le caractère d’ébauches, parfois quasiment illisibles, de beaucoup de ces dessins ;
  • le souci de réalisme, passage obligé des dessins académiques, est fortement minoritaire ; assez tôt, on constate que Cezanne explore d’autres façons de dessiner et avec le temps, on voit émerger son style propre, qui s’épanouit notamment dans les copies de statues du Trocadéro après 1888 ;
  • ce souci d’exploration apparaît notamment dans les séries, qui reprennent sous divers angles le même sujet pour tenter d’en extraire un point de vue original sur le personnage représenté. Cf. notamment la série de L’Écorché ou de L’Amour en plâtre;
  • remarquons en passant que sur les 167 études de nus portant sur des personnages entiers, on dénombre 118 hommes pour 49 femmes (moins du tiers) : Cezanne est manifestement ici plus à l’aise dans la représentation du corps masculin nu, peut-être parce que les implications érotiques en sont absentes.

Si ces dessins demeurent minoritaires dans la production de dessins de Cezanne (ils représentent seulement 14% du total des dessins), ils n’en sont pas moins intéressants parce qu’ils témoignent des différentes étapes – et notamment des premières – par lesquelles il parvient à dégager un style propre au fil du temps en s’affranchissant assez tôt des contraintes de la tradition académique.

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Références

Références
1 3 œuvres postérieures (1 dessin peut être daté de 1878 et deux aquarelles de 1882-1885) peuvent être considérées comme des académies, mais leur date tardive fait soupçonner qu’il s’agit peut-être de copies de statues.
2 Gasquet Joachim, Cezanne, Paris, Les Éditions Bernheim-Jeune, 1926 (1re édition 1921), 213 pages de texte, 200 planches, p. 33-34. Si Cezanne a fait sa « prière du matin » en produisant tous les jours un dessin depuis son retour définitif à Aix en 1900, ce seraient 2500 dessins qui aurait dû nous parvenir rien que pour cette période : ceci confirme à notre avis le fait que les dessins connus ne représentent qu’une part très réduite de sa production réelle, hélas !