R279 La Mer à l’Estaque 1876 (FWN96)

Pavel Machotka

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La Mer à l'Estaque 1876 42 x 59 cm R279 FWN96

La Mer à l’Estaque 1876
42 x 59 cm
R279 FWN96

Bien plus est exigé de la touche dans un tableau dont le sujet – serein et calme seulement si on considère la relation des maisons à la mer – est compliqué par une végétation irrégulière, enveloppante. Dans La Mer à l’Estaque, Cézanne devait réfléchir avec beaucoup de soin aux nuances qu’il utiliserait dans les bosquets et les arbres et aux touches pour les représenter. La nuance juste de vert pour équilibrer les rouges et les jaunes vifs des toits et des murs, et les bleus de l’océan et du ciel ; il ne pouvait pas simplement les prendre du site, parce que ses verts, comme je l’ai noté dans des sites semblables de Provence, auraient été beaucoup plus sourds. Les verts des aiguilles de pin sont plus bruns alors que ceux des feuilles d’olivier sont plus argent, et aucune des deux couleurs ne pouvait équilibrer le tableau; au contraire, un vert froid saturé, probablement viride, était la nuance de base nécessaire. Mais l’équilibre des couleurs n’était pas sa seule exigence. Le tronc tordu de l’arbre de droite a dû lui donner l’idée d’un moyen d’animer les maisons placides, même de les déranger un peu, et Cézanne choisit une touche dans la végétation qui ferait précisément cela. Il la posa fermement et distinctement en zigzags parallèles au tronc ; de cette façon – expressive et provocante – elle devint un élément inhérent à la composition.

Adapté de Pavel Machotka, Cézanne: La Sensation à l’oeuvre.