R574 La Sainte-Victoire vue du Pont de Bayeux à Meyreuil, vers 1886-1888 (FWN228)

Pavel Machotka

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La Sainte-Victoire vue du Pont de Bayeux à Meyreuil, vers 1886-1888 67.5 x 91.5 cm R574 FWN228

La Sainte-Victoire vue du Pont de Bayeux à Meyreuil, vers 1886-1888
67.5 x 91.5 cm
R574 FWN228

L’état inachevé de La Sainte-Victoire vue du Pont de Bayeux à Meyreuil nous fournit un renseignement précieux sur l’utilité inattendue de la touche parallèle: plus que de dessiner les objets et représenter leur volume, ici elle renforce les contours dans les premiers stades d’une composition et indique au peintre la répartition des couleurs. Elle est utile surtout quand les plans du tableau sont larges, et quelques indications de couleurs locales au bord des principaux contours clarifient le fonctionnement de la composition.

Cézanne rend cette pratique manifeste dans la construction du tableau où la route bifurque au premier plan, avec une maison au centre, et la Sainte-Victoire au fond – vue d’un endroit proche du Pont de Bayeux, et apparaissant comme le plateau qu’elle est en vérité[1]. (On la voit d’habitude de l’ouest, où c’est le bord du plateau qui est visible.) Au stade où il en est, le tableau révèle la composition désirée : les différentes diagonales indiquent la maison ou la contournent tout en faisant écho à la pente de son toit ; ou bien, pour le voir autrement, la maison centrale incarne et concentre les nombreuses diagonales qui plongent parallèlement au toit. Elles sont dessinées nettement, parfois en double ou en triple, et ensuite mises en valeur par le chapelet de touches parallèles de couleurs variées qui les touchent. De cette façon, nous connaissons la composition, nous savons comment les plans doivent se séparer dans l’espace, et nous voyons un gris bleu qui équilibrera les couleurs chaudes, étouffantes. Ce point de départ est parfaitement adapté à ce genre de vue distante, aux plans assez simples ; ce qui construit une carte d’un terrain relativement plat.

Source: Machotka, Cézanne: La Sensation à l’oeuvre.

[1] Voir Denis Coutagne, Les sites Cézanniens, Paris, La réunion des musées nationaux, 1996, p. 120, et Machotka, Coutagne, et Frey, « Rochers à Bibémus and La Sainte-Victoire, environs de Gardanne, » in Année Cézannienne, 1999, No. 1, pp. 25-28.

Vue générale du hameau du Pont-de-Bayeux Carte postale ancienne, vers 1900

Vue générale du hameau du Pont-de-Bayeux
Carte postale ancienne, vers 1900

La Sainte-Victoire et le pont de Bayeux en hiver Photo Pavel Machotka

La Sainte-Victoire et le pont de Bayeux en hiver
Photo Pavel Machotka

La Sainte-Victoire et le pont de Bayeux en été
Le paysage est occulté par la rangée d’arbres de gauche.
Photo Pavel Machotka