R777 – Paysage d’hiver (Giverny), 1894 (FWN299)
R778 – Giverny, 1894 (FWN300)

Pavel Machotka

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Paysage d’hiver (Giverny), 1894 65 x 55 cm R777 - FWN299

Paysage d’hiver (Giverny), 1894
65 x 55 cm
R777 – FWN299

Giverny, 1894 65 x 81 cm R778 - FWN300

Giverny, 1894
65 x 81 cm
R778 – FWN300

 

 

 

 

 

 

 

 

Cézanne a peint deux paysages lors de sa visite à Monet à Giverny en septembre 1894. Les tableaux sont construits à partir de groupes de touches détachées, posées à des intervalles relativement réguliers, sans accumulation ni condensation à des points qui auraient pu avoir besoin d’être accentués. Giverny a même des rangées de taches pour former des bandes horizontales suspendues au-dessus du niveau des toits. Elles délimitent la colline au loin et les strates de sa pente plus proche, et, je dirais qu’elles sont destinées à souligner le caractère horizontal du site. En tant que techniques, ces bandes sont abstraites ; elles réduisent le site à un motif à deux dimensions. Le manque d’accentuation évoque un désinvestissement encore plus grand que celui de Paysage.

Les bandes horizontales ne sont que des moyens d’installer l’essentiel du paysage, bien entendu ; dans les tableaux achevés, elles sont en parties masquées par des taches qui en brisent la continuité ou par des touches horizontales et même diagonales, qui en compliquent la structure. Mais même quand ces bandes sont en parties masquées, elles révèlent une nouvelle conception de la surface du paysage, dans laquelle les objets particuliers, les grandes formes, et l’ensemble de la composition sont construits par des taches de pigment. Contrairement aux groupes qui se superposent de la série de Chantilly, que Cézanne adapta volontiers aux paysages du sud, les taches plates de Paysage et les bandes horizontales de Giverny ne furent pas aisément transplantées ; les taches plates se frayèrent un chemin dans le sud plus tard, et les bandes horizontales rarement. Les premières couches des paysages du sud, une fois que Cézanne avait commencé à utiliser les taches, furent pour la plupart réalisées en groupes compacts, saturés[1].

Source: Machotka, Cézanne: La Sensation à l’oeuvre.

[1] Il y a deux exceptions à cela : deux versions inachevées des onze tableaux du Mont Sainte-Victoire vu des Lauves, R916 and 917, peints pendant les quatre dernières années de sa vie. On y voit des touches qui font penser à ces rubans horizontaux, dans la bande centrale du paysage au pied de la montagne. Mais ces deux tableaux semblent avoir été peints un jour gris, et, comme dans le nord, les touches plates de Cézanne étaient probablement destinées à rendre cette lumière plus égale. Cette description analytique, de toute façon, apparut tard dans le sud, même les jours gris, et resta rare.

Deux cartes postales anciennes peuvent être rapprochées des sites peints par Cezanne :

Paysage d’hiver (Giverny) Carte postale ancienne (Alain Mothe). Les maisons peintes par Cezanne figurent tout à fait à droite.

Paysage d’hiver (Giverny)
Carte postale ancienne (Alain Mothe).
Les maisons peintes par Cezanne figurent tout à fait à droite.

Giverny Carte postale ancienne (Alain Mothe)

Giverny
Carte postale ancienne (Alain Mothe)
La partie centrale et à droite de la carte postale correspond exactement au site du tableau