R080 – Pain et gigot d’agneau, vers 1865 (FWN705)

Pavel Machotka

(Cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Pain et gigot d’agneau,
vers 1866
R080-FWN705

En 1865 ou 1866 Cézanne a peint deux natures mortes dans un style qu’il avait adopté dans une série de portraits exceptionnels (Portrait d’Antony Valabrègue, R094 and Louis-Auguste Cézanne, père de l’artiste, lisant L’Événement, R101 et dix portraits de son oncle Dominique). Pain et gigot d’agneau est contemporain de ces autres tableaux peints au couteau (notamment ceux des portraits de son oncle). Il libère une violence exprimée par le sujet, la touche, la couleur, la composition en diagonale, ce qui crée une magnifique nature morte, qui semble de grande taille bien que celle-ci soit limitée. La sûreté et l’unité de l’oeuvre me semblent plus significatives encore que cette pure intensité, et peut-être plus surprenantes à une période aussi précoce  : le poids des différents éléments est bien distribué sur la toile, et les couleurs – les verts et les rouges – réalisent un parfait équilibre.

Source: Machotka, Cézanne: La Sensation à l’oeuvre.

 

In 1865 or 1866 Cézanne paints two still lifes in a style that he had realized in a series of exceptional portraits (Portrait d’Antony Valabrègue, R094 and Louis-Auguste Cézanne, père de l’artiste, lisant L’Événement, R101 and ten portraits of his uncle Dominique). Pain et gigot d’agneau is contemporary with them — it is best placed, I think, with the portraits of his uncle — but it unleashes a violence of subject, of touch, of color, and of diagonal composition, that creates a magnificent still life, seemingly larger than its small size. More significant than its sheer intensity, and perhaps more surprising at this early period, seems to me the sureness and unity of the work: the weight of its elements is well distributed on the canvas, and the colors—the greens and reds—are in perfect balance.

 

Source : Machotka, Cézanne : The Eye and the Mind.