R578 – Portrait de Jules Peyron, 1885-1887 (FWN474)

Pavel Machotka

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Portrait de Jules Peyron,
1885-1887
R578-FWN474

Si l’effet inhibant de la crise de 1885 sur Cézanne est nettement visible dans ses paysages, on la remarque aussi dans un portrait que l’on peut dater de cette époque : le Portrait de Jules Peyron[1]. On ne sait pas grand chose sur Peyron sinon qu’il était témoin au mariage de Cézanne en 1886 à Aix, et Rewald pense que les deux hommes se sont connus à Gardanne ; quant à son caractère ou son aspect physique, nous n’en savons rien. Le tableau serait peu ou prou contemporain de Gardanne (vue verticale). Mais là où le paysage est timide, le portrait est raide et sans énergie, et même si on savait que cela reflétait l’apparence de Monsieur Peyron, on n’aurait pas de mal à imaginer Cézanne réussir un meilleur portrait. Le visage pointu – naissance des cheveux, sourcils, nez, barbe – est, il faut le concéder, cohérent avec la pointe du col et des revers, et les tons chair vont du rose lumineux aux ombres bleu gris ; mais ces qualités formelles ressemblent plus aux habitudes d’une vie entière qu’à des perceptions neuves.

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If the inhibiting effect of Cézanne’s crisis of 1885 can be seen clearly in his landscapes, it can also be seen the one portrait we can date from that time: the Portrait de Jules Peyron. Not much is known about Peyron other than that he was a witness at Cézanne’s wedding in 1886 in Aix, and Rewald presumes that the two knew each other in Gardanne; we certainly know nothing about his character or appearance. The painting would therefore be contemporary with paintings done at Gardanne, such Gardanne (vue verticale, R570). But where the landscape was tentative, the portrait is stiff and listless, and even if we knew that this reflected what M. Peyron looked like, we could easily imagine Cézanne doing a better portrait. The pointed face—hairline, eyebrows, nose, beard—is admittedly consistent with the sharp points of the collar and lapels, and the skin tones do range from pink highlights to grey-blue shadows, but these formal qualities here seem more the h

[1] Un autre portrait de Peyron (ci-dessous), à peu près de la même époque, est encore plus timide. On ne sait pas bien, cependant, s’il ajouterait quelque chose de significatif à notre description de l’état d’esprit de Cézanne à Gardanne ; sa provenance est moins certaine, ainsi que son authenticité.

Source: Machotka, Cézanne: the Eye and the Mind.

Portrait de Jules Peyron
Vers 1885
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