R534 – Esquisse d’un portrait du fils de l’artiste, vers 1883-1885 (FWN469)

Pavel Machotka

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Esquisse d’un portrait du fils de l’artiste
vers 1883-1885
R534-FWN469

Cézanne est en terrain ferme dans les deux portraits très différents de son fils faits d’après nature : une étude réalisée en 1882-1883, quand le garçon avait à peu près dix ou onze ans, et un portrait plus formel réalisé environ un an plus tard.

Portrait du fils de l’artiste,
vers 1880
R466-FWN457

Plus tôt, en 1880, il avait dessiné une petite esquisse de la tête de son fils (Portrait du fils de l’artiste, R466-FWN457), usant encore de la touche parallèle, mais à l’époque d’Esquisse d’un portrait du fils de l’artiste, il n’était plus question de s’en servir dans les portraits d’autres personnes. Dans ce tableau, le rendu du visage par Cézanne se fait plus intuitif et son maniement du pinceau semble délibérément plus impulsif. Il délimite le visage et le buste avec des traits qui ressemblent à ceux de la calligraphie chinoise : il charge le pinceau avec des petites quantités de peinture liquide noire comme si c’était de l’encre et l’applique avec des touches rapides, sûres (sur des tracés au crayon, cependant, ce qui l’aidait à obtenir la ressemblance), en laissant les touches distinctes . Quelques-uns des coups de pinceau perdent leur réserve de peinture avant que les touches ne soient achevées. Ce modelage de la peau est réalisé en des hachures plus claires, moins prononcées, dans des couleurs très proches, et toute cette agilité donne à la surface un aspect spontané et, en l’absence de toute correction, fini.

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Cézanne is on secure ground in two contrasting portraits of his son from life: a study done in 1882-83, when the boy was about ten or eleven, and a more formal portrait done about a year later. Earlier, in 1880, he had done a small sketch of his son’s head still using the parallel touch (Portrait du fils de l’artiste, R466-FWN457), but by the time of Esquisse d’un portrait du fils de l’artiste, there was no longer any question of using it in portraits of others. In Esquisse, Cézanne’s response to the face became more intuitive and his brushwork seemed to be chosen more impulsively. He outlined the face and bust with strokes that resemble Chinese calligraphy: he loaded the brush with small amounts of black, liquid paint as if it were ink and applied it with quick, sure touches (over penciled lines, however, which helped him prepare the likeness), leaving the touches distinct and letting some of them run out of paint before they were completed. The modeling of the skin was done in lighter, less insistent, hatchings, in closely related colors, and the result of all this agile work was spontaneous in appearance and, in the absence of corrections, definitive.

Source: Machotka, Cézanne: the Eye and the Mind.