7 janvier

Lettre de Julien Tanguy à Dries Bonger, beau-frère de Theo Van Gogh :

« Mon cher Monsieur Bonger,

C’est à l’occasion du nouvel an que je vous écrit ces quelque mot en vous offrants tous nos meilleur vœux de bonne année et une bonne santé prospérité. Je viens aussi vous prier de vouloir bien m’excuser d’avoir tant tardé à vous écrire, mais la cause vous la connaissez déjà. C’est ma maladie car voilà deux mois édemie que, j’ai gardé le lit. Mais enfin maintenant je suis sur pieds et je vais beaucoup mieux. J’espère bien que sa va continuer à seul fin que je puisse reprendre mon travail habituelle. Cher Mr. Bonger je vous dirai que Je suis très embarrassé au sujet des tableaux a Cezanne car comme il men reste encore quelque uns et que vous les connaissez tous. Je nosent pas vous en envoyer un de crainte que celui que je vous enverrai vous plaira moins qu’un autre. Jesperai et je serai très heureux que vous veniez à Paris et que vous me demandiez l’adresse de Monsieur Bernard je vous dirai quil est toujours à Pont Aven a l’hotel Gloanec finistère je vous dirai aussi que les affaire à Paris sont toujours bien mauvaise sur tout les rapport et ils fait en ce moment très froid et il y a beaucoup de misere je vous dirai que depuis votre départ je n’aie pas vandu de toiles a Mr vanghog. Je vous prierai d’ofrir tous mes respects a votre dame ainsi qua Madame Vanghog sans oublier son petit garçon qui doit être bien gentie. Je termine ma lettre en, vous serrant la main Damitié votre tout Dévouee serviteur Julien Tanguy. »

Lettre de Julien Tanguy à Dries Bonger, 7 janvier 1893 ; Tralbaut Mark Edo, « André Bonger, l’ami des frères van Gogh », (Anvers), Van Goghiana, I, sans date (1973 ?), p. 5-54, cité p. 30-31.

13 Juillet

Madame Cezanne mère accompagnée d’une de ses filles (vraisemblablement Marie) emprunte L’Oeuvre de Zola à la Bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence.

Registre des prêts de la Bibliothèque Méjanes
13 juillet 1893

[Juillet-Août ?]

Il est possible qu’Hortense (accompagnée ou non de son mari ?) ait passé deux mois en Suisse. Si ce n’est pas en 1893, c’est alors en 1894 qu’a eu lieu ce voyage en Suisse. En effet, elle écrit le 3 janvier 1895 à Madame Chocquet :

« (…) car nous devons aller dans le midi à l’automne, tout en passant comme l’année dernière deux mois en Suisse.»

Lettre d’Hortense Cézanne, « rue des Lions St Paul 2 », à madame Chocquet, datée « Paris 3 janvier 1895 » ; mise en vente en novembre 2015 par la librairie de l’Abbaye-Pinault, Paris, 27-36, rue Bonaparte.

Si on prend la formule « l’année dernière » au pied de la lettre, ce voyage s’est effectué en 1894. La date du 3 janvier étant très proche de décembre 1894, on peut envisager qu’Hortense, en disant l' »année dernière », pense à 1893 ?

Le « nous » peut renvoyer au couple de Paul et d’Hortense, mais peut-être aussi à Paul junior et Hortense, puisqu’ils habitent ensemble. Cette hypothèse est la plus vraisemblable, car il est surprenant que l’on n’ait jamais entendu parler d’un second séjour de Cezanne en Suisse après celui de 1890.

Septembre

Ambroise Vollard ouvre sa première galerie au n° 37 de la rue Laffitte.

« A partir de septembre 1893, Vollard occupe le 37, rue Laffitte, sa première véritable boutique. Elle est de taille modeste, mais se trouve idéalement placée au coeur du marché de l’art parisien. « A cette époque, la rue Laffitte, c’était la rue des tableaux », écrit Vollard. Marchands et collectionneurs, fréquentent en outre le quartier pour venir à l’hôtel des ventes de la rue Drouot, toute proche. Pissarro salue l’arrivée de Vollard : « Je crois que ce petit marchand fera l’affaire, il n’aime que les choses de notre école ou qui se rapprochent d’elle par le talent, il est très enthousiaste et s’y connaît ». L’époque est d’ailleurs propice à l’ouverture d’une galerie. Les années 1890 sont en effet marquées par le déclin du Salon, lieu officiel d’exposition et de vente de l’art contemporain depuis un siècle.»

Musée d’Orsay, Exposition de Cezanne à Picasso, chefs d’oeuvre de la galerie Vollard, 19 juin – 16 septembre 2007, présentation détaillée sur le site internet du musée, section « Les débuts ».

Octobre

Un autoportrait de Cezanne (Portrait de Cezanne au chapeau melon, FWN479-R585) ― « superbe en quinquagénaire à barbe grise et chapeau de ligueur » (Jules Christophe) ― figure à l’exposition Portraits du prochain siècle à la galerie Le Barc de Boutteville.

Christophe Jules, « Les expositions. Les portraits du prochain siècle », La Plume, littéraire, artistique et sociale, 5e année, n° 107, 1er octobre 1893, p. 415-416.

« LES EXPOSITIONS
Les Portraits du prochain Siècle
Exposition d’art libre, à Paris, chez Le Barc de Boutteville, rue Le Peletier, n° 47.
[…] Cezanne superbe en quinquagénaire à barbe grise et chapeau de ligueur [FWN479-R585] ; »

 

« Au jour le jour. Les portraits du vingtième siècle », Le Temps, 33e année, n° 11798, mercredi 13 septembre 1893, p. 3 :

« Ceux qui s’intéressent aux tentatives plus sincères d’art nouveau verront avec plaisir un portrait du malheureux peintre van Gogh, mort fou il y a peu d’années, et un autre portrait de cet artiste qui a aujourd’hui disparu et qui vit, dit-on, très retiré dans le Sud-Est, M. Cezanne. »

 

 Javel Firmin, « Les portraits du XXe siècle, Gil Blas, 15e année, n° 5055, mercredi 20 septembre 1893, p. 3.

« LES PORTRAITS DU XXE SIÈCLE
L’exposition des portraits de journalistes et d’écrivains du siècle a, paraît-il, présenté de graves lacunes qu’un jeune poète, M. Paul Roinard, a voulu tenter de combler.
On nous a montré les maîtres écrivains acclamés et indiscutés.
On a oublié les précurseurs !
Telle est, du moins, la touchante conviction de M. Roinard et de ses amis. De là cette exposition des Portraits du prochain siècle qui vient de s’ouvrir chez M. Le Barc de Bouteville, et où l’on reverra notamment Proudhon, Gustave Geffroy et autres fortes têtes qui figuraient déjà dans la galerie de la rue de Sèze.
Ce portrait de notre ami Gustave Geffroy est même une des meilleures notations de Raffaëlli, avec son portrait de Georges Rodenbach.
On y verra aussi […] le portrait de M. Cezanne par lui-même ; […] »

 

« Notes et échos. Choses d’art », L’Art littéraire, bulletin mensuel d’art et de critique, 2e année, n° 11, octobre 1893, p. 44 :

« Choses d’Art. — Exposition des Portraits du prochain Siècle (Galerie Le Barc de Boutteville).
— Encore que nombre de personnalités, et non des moindres, du mouvement jeune ne figurent point parmi ces effigies et qu’on s’étonne, par contre, d’y rencontrer celles de M. Clovis Hugues et de quelques autres (sans parler des morts) les choses intéressantes y abondent. Citons d’abord les portraits des maîtres : Cezanne et Van Gogh, par eux-mêmes ; »

 

Roinard P. N.[Paul Napoléon], « Revue artistique. Les portraits du vingtième siècle. Exposition racontée par son organisateur », Revue encyclopédique, recueil documentaire, universel et illustré, 15 novembre 1893, tome III, n° 71, p. 641-648, citation p.641- 644 :

« Revue artistique
Les Portraits du vingtième siècle.
Exposition racontée par son organisateur.
M. P. N. Roinard, rédacteur en chef des Essais d’Art libre, a bien voulu se charger de décrire, à notre intention, cette exposition. De même, M. Léon Deschamps, directeur de La Plume, avait été prié par la Revue Encyclopédique de tracer un tableau des jeunes écoles littéraires. Désireux d’enregistrer toutes les manifestations de l’ordre esthétique ou intellectuel, nous croyons intéressant de demander aux promoteurs mêmes de ces manifestations l’exposé de leurs doctrines.
L’idée de cette exposition, ouverte à Paris, de juillet à septembre, germa d’une boutade lancée en l’amicale bataille d’une conversation avec le poète Leclercq et le peintre Guiguet.
— Nous déjeunions, je crois, ce jour-là, — et parlant de la salle Petit, où d’innombrables icônes se trouvaient alors réunies sous ce collectif prétexte : “Portraits des écrivains du siècle” : — il serait au moins aussi intéressant, interjetais-je, d’organiser l’exhibition des : “Portraits du prochain siècle.” Et mes amis de s’enthousiasmer : — Drôle d’idée !… Projet réalisable ! Réalisons-le !
Devant un si prompt et inhabituel assentiment à une opinion brusquement émise, peu confiant, mais cédant à la bonne insistance de mas compagnons, j’acceptai de risquer l’aventure.
Suivant l’accoutumée, nous partions en guerre très lestés de beaux espoirs et mal pourvus de monnaie. Il s’agissait donc, sans le sou, de susciter les adhésions et d’évaluer le local appropriable.
Par bonheur et tout de suite, nous advinrent deux auxiliaires : d’abord monsieur le Barc de Boutteville, ce valeureux et dévoué l’Hospitalier des combatifs et nouveaux peintres, puis Monsieur Edmond Girard, cet écrivain, par désir de s’éditer lui-même — et la collaboration de sa jeune femme aidant — conquit en quelques années l’honneur d’être un des plus accrédités éditeurs de la génération luttante.
Le Barc offrit sa galerie pour l’Exposition et Girard ses presses pour les circulaires.
Alors Julien Leclercq et moi, forts de ces appuis, nous commençons à solliciter les adhésions, et, pour que la mise en vedette de nos personnalités ne nous donne point l’allure d’espérer soit bénéfice, soit réclame de l’entreprise, nous convenons qu’au titre de rédacteur en chef des Essais d’Art libre que Girard dirige, j’obtiendrais de lui le patronage impersonnel de cette publication. Du reste le titre de la revue, sa devise « vers le mieux » et l’enseigne de l’Exposition concordaient, assonaient à merveille.
Envers toutes les précautions prises contre le si facile effarouchement des bonnes volontés, ce qui empressa le plus, ce fut l’hostilité. Le mot n’est ni trop gros, ni amer, les dissidents en pareil cas, s’entraînant toujours plus les uns les autres que les bienveillants. Celui qu’on appelait « Bonhomme » en attesta dans quelque endroit, s’il m’en souvient bien.
Oh ! Le titre insurgea des ouragans :
« Exposition des portraits du prochain siècle ! quelle prétention ! — Fichtre, Je crois bien ! Mais avoir l’espoir de vivre au vingtième siècle me paraît plutôt d’une prétention joyeuse. Certes, « prochain siècle », pas « fin de siècle ! »
Inutile d’ailleurs d’égrener toutes les arguties des opposants à notre aussi sérieuse que frondeuse tentative. Que d’amis ! Les uns trop modestes, les autres trop orgueilleux, ceux-ci pas assez signifiants, ceux-là très suffisamment prestigieux, les graves, les fumistes, les gourmés, les consacrés, toute la gamme des « moi » artistiques et littéraires déferla ses nuances…
Un néo-peintre, qui porte un grand nom méridional, alla même jusqu’à m’objecter que lui et moi nous étions de 1878 et non du prochain siècle ! Je m’inclinai : j’aime à respecter les opinions, surtout celles que je ne comprends pas. Pourtant, ne pas croire que toujours j’admire.
A tout le monde et quand même il faut répondre ces choses-ci : que la prétention si décriée de notre titre tombe d’elle-même sous son exorbitance. Il n’en surexiste qu’une égayante audace. Amers, on nous eut reproché de manquer de gaîté. Gais, on n’osa pas nous reprocher l’absence d’amertume.
Au fond, joyeux ou non, ce qu’il importait d’exprimer, c’est qu’une ou deux générations d’idées et d’actes à qui l’on ferma ce siècle n’ont sans doute point tort de mieux attendre du suivant.
Ce que nous espérions prouver, c’est, malgré la libre allure des tirailleurs affectée par les combattants dans la guerre pour l’avenir, qu’une occasion d’importante victoire pourrait les rassembler en colonnes.
Ce que nous aurions désiré manifester en espèce de propagande par ce fait : l’Image, c’est qu’il s’avère un mouvement ignoré du grand public et qu’une inéluctable poussée enfoncera les vivantes barrières, qui faibles de plus en plus en plus s’opposent.
Le but de notre pensée reste inatteint, mais pas inapproché car nous sommes tenaces, on le verra !
Cette Exposition, un instant Ils purent croire qu’elle n’ouvrirait pas.
Tandis que de rares journaux nous accusaient judicieusement de chercher la réclame — comme s’ils n’en vivaient pas — peu de hardiesses se hasardaient à notre secours ; et nous pensions, en supputant le nombre des promesses, que jamais assez de décorateurs ne concourraient à couvrir les murs de Le Barc.
Il y a des moments où, partisan de l’action individuelle et du respect de son intégrale liberté, l’on se prend à mélancoliquement songer qu’en l’irrêvée société où nous nous débattons parfois un peu plus du collectivisme ne nuirait pas…..
Mais !… Voici qu’arrivèrent quelques beaux portraits de maîtres et par masse, que les envois se succédèrent à craindre le manque de place.
Monsieur un tel avait arboré son drapeau, en un clin d’œil, la rue s’était toute pavoisée.
Au résumé, nous pouvons nous enorgueillir, sinon d’avoir absolument réalisé notre projet, du moins d’avoir occasionné un joli rallye-picture.
Cette exposition n’eut-elle pas sur bien d’autres, l’avantage de présenter, outre son général aspect très modernement artiste, trois ou quatre portraits de premier ordre et une vingtaine de toiles ou dessins de très bel intérêt ? Aussi, bien que suspect d’exagération et de partialité, je me permettrai de commenter l’enseignante nomenclature de nos exposés et exposants.
D’abord le Cezanne par Cezanne, ce maître portrait d’un Maître qui peut-être s’ignore de se vouloir ignoré. Le grand peintre en exemple de sa très simple et dédaigneuse attitude de brave homme, nous donne un portrait simplifié jusqu’à l’extrême synthèse de dessin et de couleur. Et, dans quel dédain de l’effet, que d’ailleurs lui permet une sécurité de ne faiblir auprès d’aucun voisinage, nulle part. »
Reproduction p. 644 : « M. Cezanne, par lui-même » (FWN479-R585, Portrait de Cezanne au chapeau melon).

 

« Exposition des Portraits du prochain siècle », Le Cœur, n° 7, octobre 1893.
Mauclair Camille, « Beaux-arts », Essais d’art libre, volume IV, octobre 1893, p. 117-128.

17 novembre

Pissarro écrit à son fils Lucien.

« Gauguin expose chez Durand… articles de Mirbeau et Geffroy… Geffroy dit que Gauguin a suivi la voie ouverte par Degas, Monet, Cezanne, sans et caetera. »

Lettre de Pissarro, Eragny par Gisors, Eure, à son fils Lucien, 17 novembre 1893 ; Bailly-Herzberg Janine (éd.), Correspondance de Camille Pissarro, tome 3, « 1891-1894 », Paris, éditions du Valhermeil, 1988, 581 pages, n° 961, p. 398-399.

 

Geffroy Gustave, « L’art d’aujourd’hui. Paul Gauguin », Le Journal, quotidien, littéraire, artistique et politique, 2e année, n° 411, dimanche 12 novembre 1893, p. 1 :

« Une biographie rapide de lui [Gauguin], qui complèterait par des faits et des rappels de dates la tentative de caractérisation qui vient d’être faite, mentionnerait que Paul Gauguin a pris part aux dernières manifestations des impressionnistes, — qu’il exposait avec eux en 1881, une étude de Femme nue qui est restée dans le souvenir pour sa hardiesse, sa tristesse, sa misère, et des paysages qui révélaient une parenté avec Cezanne, — qu’il a ensuite cherché des voies, changé sa manière, évolué. C’est la date de ses peintures de Bretagne où, tout en gardant des contacts avec les initiateurs rencontrés tout d’abord, Cezanne, Monet, Degas, Puvis de Chavannes, il s’est épris des frustes simplifications des artisans de calvaires et de vitraux. »

17 novembre au 20 décembre

Vollard organise une exposition inaugurale de sa galerie consacrée aux dessins et croquis de Manet provenant de son atelier.

28 novembre

Marie Cezanne achète un terrain limitrophe de sa propriété, traverse Sainte-Anne, pour 4 288 francs.

Testament de Marie Cezanne, Draguignan, bureau de l’Enregistrement, 16 décembre 1921, volume 2058, n° 47, communiqué par monsieur Robert Tiers.

15 décembre

Gustave Geffroy publie un article sur l’impressionnisme avec en première page une reproduction du Portrait de Cezanne d’après l’eau-forte de Pissarro portant comme légende « Portrait du peintre Cezanne, précurseur de l’impressionnisme, d’après l’eau-forte de C. Pissarro », et une « Nature morte » de Cezanne (FWN737-R322). Son étude est consacrée à Monet, Pissarro, Renoir, Manet, Degas, Raffaëlli, mais il ajoute :

« Pour être absolument complet, il faudrait ajouter à ces six études des notices sur Cezanne, qui fut une manière de précurseur d’un autre art. »

Geffroy Gustave, « L’impressionnisme », La Revue encyclopédique, recueil documentaire universel et illustré, tome III, n° 73, 15 décembre 1893, p. 1219-1236, citation p. 1223, reproductions de FWN737-R322, « Nature morte », et du portrait gravé de Cezanne par Pissarro, « Portrait du peintre Cezanne, précurseur de l’Impressionnisme, d’après l’eau-forte de C. Pissarro », p. 1219 ; repris par Geffroy Gustave, « Histoire de l’Impressionnisme. Avant-propos », La Vie artistique, 3e série, pointe sèche d’Auguste Renoir, Paris, E. Dentu, éditeur, 1894, 395 pages, p. 1-8.

Première quinzaine de décembre

Gauguin, de retour à Paris après son voyage à Tahiti, écrit à sa femme :

« Vois donc s’il est possible de changer le Césane [sic] avec des toits rouges [ici, croquis du tableau par Gauguin, Montagnes en Provence (FWN124-R391)] pour une de mes toiles ― Tu m’as dit dans le temps que Brandes te les avait achetés avec les conditions de leur recéder au prix d’achat. Dans ce cas j’aimerais mieux le racheter avec l’intérêt de l’argent. J’aimerais énormément à avoir ce tableau ― Dans ce cas tu me l’enverrais ainsi que la paire d’épées dont je peux avoir besoin un jour ou l’autre. »

Lettre de Gauguin à Mette, non datée [première quinzaine de décembre 1893] ; Paris, Bibliothèque d’Art et d’Archéologie ; Lettres de Gauguin à sa femme et à ses amis, recueillies et préfacées par Maurice Malingue, Paris, éditions Bernard Grasset, 1946, 348 pages, lettre n° CXLVIII, p. 255.
Rewald John, The Paintings of Paul Cezanne. A Catalogue raisonné, en collaboration avec Walter Feilchenfeldt et Jayne Warman, volume I « The Texts », 592 pages, 955 numéros, New York, Harry N. Abrams, Inc., Publishers, 1996, notice 391, p. 260, page de la lettre reproduite.