Sous-couches du Quadrangle de Malévitch
Jean-Claude Lebensztejn
Cet article a paru dans les Cahiers du Musée national d’art moderne, été 2018, n° 144.
Il est ici exceptionnellement reproduit avec l’aimable autorisation de Claire de Cointet, Directrice des éditions du Centre Pompidou, qui a accueilli favorablement notre demande en ce sens. Quelle en soit ici chaleureusement remerciée.
On trouvera notamment dans cet article une analyse approfondie des compositions canoniques de Malévitch et de leurs conditions de production, témoins de la dissolution ultime du sujet du tableau et de la fin de toute iconologie au profit de « la suprématie de la sensation pure dans l’art visuel », exprimée uniquement au moyen de la couleur et de la facture, qui sont « l’essence de la peinture ». On est frappé de trouver dans la démarche de Malévitch une filiation et un passage à la limite des réflexions de Cezanne sur sa technique picturale à la recherche de sa « petite sensation », bien qu’évidemment chez lui le sujet garde toute son importance, même s’il est déjà fortement déconstruit par rapport à la radition en peinture : plus de perspective classique dans les natures mortes, l’objectif de ressemblance physique ou psychologique devenue secondaire dans ses portraits par rapport à la pure technique picturale, etc.
Sous-couches du Quadrangle de Malévitch – Jean-Claude Lebensztejn