R350 Le Bassin du Jas de Bouffan en hiver vers 1878 (FWN112)

Pavel Machotka

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Le Bassin du Jas de Bouffan en hiver vers 1878 47 x 56.2 cm R350 FWN112

Le Bassin du Jas de Bouffan en hiver vers 1878
47 x 56.2 cm
R350 FWN112

Photo John Rewald

Photo John Rewald (détail)

 

 

 

 

 

 

 

Dans le Bassin du Jas de Bouffan en hiver nous voyons des touches posées parallèlement dans les bâtiments et le coteau. Celles-ci évoquent à peine l’utilisation structurale plus tardive de telles touches ; ici la simple géométrie et le sujet hivernal, rigoureux, sont centraux. La géométrie est si simple que cela semble trop difficile à croire ; l’arbre nu est doublé par son reflet dans le bassin et il va si près du bord qu’il continue sans interruption, et cette improbable continuité verrouille notre regard. Pour ceux qui voient Cézanne comme un peintre pour lequel la géométrie est capitale, ce tableau en semble une preuve convaincante, avec sa bissection verticale et horizontale si nette. Cézanne cependant n’a rien inventé dans la composition ; la bissection est clairement visible dans la photographie que Rewald fait du site en 1935, et aurait frappé encore plus Cézanne qui avait une vision plus élevée du motif, du haut d’un petit pavillon près du bassin. Il limita ses changements à la suppression des plus petites et plus gênantes branches, ce qui lui permit de mettre l’accent sur les champs en pente et d’autres lignes droites, mais il a aussi pris soin de représenter la lumière laiteuse, ce qui ici me semble une marque d’affection. Et il peignit effectivement les bâtiments et les murs à l’aide d’une touche verticale brève, solide, qui figure leur structure littéralement, comme la touche oblique indique les champs. Dans ce sens, la touche est parallèle, mais elle ne fait rien d’autre que de représenter les surfaces plates ; et elle reste imperceptible, donnant tout le champ à la rigueur du paysage.

Adapté de Pavel Machotka, Cézanne: La Sensation à l’oeuvre.

NB. La photographie complète de John Rewald permet de situer le bassin par rapport à la ferme à sa gauche :

Photographie John Rewald

Photographie John Rewald