R385 – Portrait de l’artiste, vers 1877 (FWN444)
Pavel Machotka
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Dans un petit autoportrait, qui serait considéré comme une esquisse, n’étaient son évidente assurance et son autonomie, Cézanne tourne la tête pour n’éclairer que la moitié de son visage. L’ombre prononcée, qui le divise, met l’accent sur la structure de la tête plutôt que sur son expression, même si elle a l’air assurée. Le tableau le montre sans aucun embellissement, stylistique ou dramatique, et le présente comme le simple homme du midi qu’il pensait être. Le traitement du tableau également est simple et assuré, reposant sur des mouvements rapides du pinceau pour créer les volumes du buste et une utilisation du vert gris destinée à rendre de multiple services : procurer la complémentaire des tons chair, modeler la tête, et décrire les poils gris de la barbe – un modèle d’efficacité qui ne le cède en rien en sensualité.
Cet autoportrait doit avoir été peint plus tard que les autres autoportraits de la décennie parce que la barbe montre des traces de blanc ; il est aussi peint à l’aide de touches parallèles lentement appliquées. Bien que j’aie critiqué une datation des tableaux reposant sur une progression sans à-coups (mais qui risqué fort d’être seulment imaginaire) vers l’épanouissement de la touche parallèle, la surface plus tardive est bien cohérente avec l’âge plus avancé de la barbe. Celle-ci semble être de la même époque que celle du portrait daté, correctement, de 1879-1880 (R416-FWN450), ce qui placerait les deux tableaux à un an de distance, pas plus.
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In a small self-portrait, which would be called a sketch were it not painted with an evident confidence and self-sufficiency, Cézanne turns his head to illuminate only half his face. The sharp, dividing shadow emphasizes the structure of his head rather than his expression, as self-assured as the expression seems to be. The painting shows him without any embellishment, stylistic or dramatic, and presents him at a robust age as the simple homme du midi that he thought he was. It is equally simple and self-assured in handling, relying on quick slashes of the brush to create the volumes of the torso and using a grey-green to do multiple work: complement the skin tones, model the head, and depict the grey hairs in his beard—a model of efficacy that loses nothing in sensuousness.
This self-portrait must have been painted later than the others of this decade because the beard shows traces of white; it is also painted in slowly applied parallel touches. Although I have argued against dating the paintings in a way that would create a smooth (but perhaps imagined) progression toward the full parallel touch, the later surface is consistent with the later age of the beard. The beard seems of the same age as the one in a portrait dated, correctly, 1879-80 (R416-FWN450), which would put the two paintings no more than a year or so apart.
Source: Machotka, Cézanne: the Eye and the Mind.