R580 – Portrait de madame Cézanne, vers 1885 (FWN475)

Pavel Machotka

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Portrait de madame Cézanne
vers 1885
R580-FWN475

In spite of its having been painted during the years of emotional crisis in Cézanne’s life, the Portrait de Madame Cézanne shows no tentativeness either in the pose, the touch, or the coloring. The sitter’s gaze is focused, the colors are fresh, the mouth is firm, and the brushwork in the face and background has a clear purpose. The head is seen full-face and the face is modeled by opposing saturated, warm colors to unsaturated, cool ones, and then is contrasted sharply with the background; and the grey-blues in the face and dull yellows in the background bring the face and the ground together. The picture is, in short, balanced and complete.

It also gives evidence of a thoughtful handling of the slight asymmetry in the body, which I do not wish to overlook even though I am not sure I can explain it. His wife leans very slightly to her right, just perceptibly, but Cézanne redresses the slant by adding the back of a chair of nearly the same color behind her right shoulder. He also raises her right eyelid by painting it as a single, steeply arched line, and this both lifts the right side of the face and ensures that we will be drawn to that eye. This produces a tension akin to that in the 1866 Portrait d’Antony Valabrègue, but here it is not quite openly declared, and seems less certain in its purpose.

Source: Machotka, Cézanne: the Eye and the Mind.

Voir aussi : L’Album de famille de Paul Cezanne

Extrait de « Madame Cezanne » par François Chédeville et Raymond Hurtu :

« Ce portrait est frappant par la synthèse qu’il opère entre la vitalité, l’attention aiguisée voire la gaité exprimée par la partie gauche du visage et le désenchantement, voire la tristesse exprimée par sa moitié droite :

On a là une image parlante de l’état d’esprit qui doit être celui d’Hortense , le portrait de gauche faisant apparaître une femme énergique prête à affronter la vie et à y mordre à pleines dents, qui ne se laisse pas submerger par les souffrances et les échecs subis, souffrances de l’enfance et de la difficulté à gérer une vie quotidienne vécue dans une gêne permanente et la pauvreté, et échec de sa vie amoureuse avec Cezanne, tout ce qu’exprime le portrait de droite.

 

Le peintre a su saisir avec une grande finesse la vérité intime de son épouse, ce qui prouve bien que lorsqu’elle pose, ce n’est pas une pomme qu’il observe, mais bien Hortense, la seule compagne de sa vie, même s’il s’est révélé incapable de partager avec elle tout son quotidien. On peut certes apprécier la prouesse technique et le génie pictural du peintre dans ce portrait, mais nous sommes ici en présence d’un exemple particulièrement probant de l’intérêt qu’il y a à ne pas séparer dans l’analyse d’une telle œuvre les considérations esthétiques et la connaissance de la personne réelle qu’elle représente. Cézanne ne peint pas « hors sol » comme le feront les cubistes ou les surréalistes ; la place de l’observation attentive du réel demeure pour lui primordiale. »