Du 19 novembre 2014 au 15 mars 2015 se tient à New York une exposition  Cezanne exclusivement consacrée à Hortense Fiquet, sa compagne rencontrée en 1869, la mère de son fils unique Paul Cezanne né en 1872.

Le Metropolitan Museum de New York lui rend un hommage appuyé à travers cette exposition exceptionnelle, puisqu’elle réunit 24 des 29 toiles dont elle est le sujet. Toute une série de dessins (sur les 90 connus) et une aquarelle (l’unique connue) viennent compléter cet ensemble exceptionnel, comme le dit la conservatrice responsable de l’exposition, Dita Amory : « C’est la toute première exposition qui réunit les peintures, dessins et aquarelles d’Hortense Fiquet » avec un axe privilégié : explorer l’influence des portraits d’Hortense sur la technique du portrait chez Cezanne, ce qui est pertinent puisqu’elle a été de fait, et de loin, son modèle privilégié.

De nombreux musées et des collectionneurs privés ont généreusement contribué à rassembler autant d’oeuvres du Maître  sur ce thème particulier :  Fondation Beyeler de Bâle, Yokohama Museum of Art, Musées de Philadelphie, de Boston, de Sao Paulo, de Berlin, de Rotterdam, d’Oxford, de Londres, de Budapest, d’Orsay, de l’Orangerie à Paris,  etc.

Le catalogue de l’exposition (240 pages) est d’une grande richesse iconographique (192 images, dont 168 en couleurs). Supervisé par Dita Amory, il rassemble divers essais de haute tenue signés Philippe Cezanne, Anne Dumas, Charlotte Hale, Kathryn Kremnitzer, Marjorie Shelley et Hilary Spurling.

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Restée dans l’ombre de son mari, souvent décriée, Hortense est finalement peu connue et mérite quelque considération pour avoir partagé la vie difficile que Cezanne lui a imposée, avec ses continuels déménagements, ses soucis d’argent durant la plus grande partie de leur mariage, lequel n’a eu lieu que 17 ans après leur rencontre, etc. C’est pourquoi est bienvenue pour commencer à lui rendre justice, outre le catalogue précité,  la contribution de Raymond Hurtu, membre de la « Société Cezanne », qui  nous a fait parvenir la chronologie suivante, fruit de recherches étendues, minutieuses set approfondies sur ce sujet peu exploré jusqu’ici, et préalable obligé à la publication de sa biographie désormais disponible ici.

 

 

Hortense Fiquet  – Chronologie sommaire proposée par Raymond Hurtu

On trouvera une chronologie très détaillée dans le livre co-écrit avec François Chédeville : « Madame Paul Cezanne »

 

1850

22 avril : naissance de Marie Emélie Hortense Fiquet à Saligney (Jura), fille de Claude Antoine Fiquet né le 15 octobre 1807 à Saligney et de Catherine Desprez née le 23 octobre 1821 à Lantenne-Vertière (Doubs)- cultivateurs.

25 avril : baptême Emélie Hortense.- parrain : Antoine Fiquet, son aïeul paternel – marraine : Catherine Grenot, mariée (en secondes noces) à Jacques Déprez, son aïeul maternel, (sa grand-mère, Anne Georgeon est décédée le 22 juillet 1842).

1851

16 mars : décès de Jacques Déprez, cultivateur et maréchal-ferrant à Lantenne-Vertière (Doubs).

Fiquet Antoine (grand-père d’Hortense), Fiquet Cl. Antoine,Déprez Catherine, Fiquet Hortense leur fille, Grenot Catherine (veuve de Déprez Jacques) vivent sous le même toit à Saligney (recensement de la population de 1851).

1852

 12 juin : naissance à Lantenne Vertière, de François, Jules Fiquet, fils de Claude Antoine Fiquet, propriétaire-cultivateur et de Catherine Déprez (les Fiquet ont hérité des terres de Jacques Déprez et se sont installés à Lantenne-Vertière.

1854

 17 juin : décès de François Jules Fiquet (le frère d’Hortense) à Saligney( ?). Les Fiquet sont venus à Paris ( 2ème arrondissement, 9ème actuel).

 Juillet-août : épidémie de choléra (surtout dans le nord du département du Jura).Le village de Saligney est durement touché par l’épidémie.

2 août : décès de Marguerite Fiquet (sœur de Claude Antoine) et de son mari Jean Baptiste Chaillot le 10 août. Ils laissent 2 orphelins : Claude-Antoine et Augustine Chaillot.

1855

 4 avril : naissance de Marie Eugénie Ernestine Fiquet à Lantenne-Vertière, fille de Claude-Antoine Fiquet et de Catherine Déprez, cultivateurs.

Les Fiquet sont de retour dans le Doubs.

25 juin : mise en service de la ligne de chemin de fer Dijon-Dole (inaugurée le 10 juin)-facilitant l’exode rural.

1856

7 avril : mise en service de la ligne Besançon-Dole. (la gare de Saint-Vit est à 7 km de Lantenne).

1857

5 avril : Antoine Fiquet (grand-père d’Hortense) fait son testament auprès de maître Alix, notaire à Thervay (Jura).

 25 août : décès de Marie Eugénie Ernestine Fiquet (la sœur d’Hortense) à Paris 12ème arrondissement (actuel 5è).

Les Fiquet sont définitivement installés à Paris.

1859

Décès d’Antoine Fiquet, cultivateur à Saligney (grand-père d’Hortense), marié à Barbe Prost, décédée le 21 janvier 1842.

 22 mai : vente publique de mobilier pour 150 francs.

 15 septembre : Louis Auguste Cezanne achète le Jas de Bouffan, Hortense n’y sera admise qu’après son mariage avec Paul Cezanne, en1886.

25 octobre : enregistrement de la succession (1 vigne, 1 pré, 10 lopins de terre). Claude Antoine Fiquet est clerc d’huissier à Paris, il a désigné un mandataire : Etienne Roux.

1861

avril : Paul Cezanne quitte Aix en Provence pour Paris (1er séjour jusqu’en septembre).

1866

(à partir de) démolition de la rue Childebert, côté pair, le long de l’église de Saint Germain des Prés, entre la rue d’Erfurth et la rue Ste Marthe.

1867

 23 juillet : décès de Catherine Déprez (46 ans) en son domicile, 5, rue Childebert, mariée à Cl. Antoine Fiquet, brocheur (il y a un atelier de brochage à quelques mètres de leur domicile, l’atelier Bénard, 3, rue d’Erfurth).

Hortense a 17 ans et travaille comme brocheuse, probablement dans le même atelier que son père.

1868

La rue Childebert n’est plus mentionnée dans le Bottin, les immeubles, côté impair, ont été démolis. Cl. Antoine Fiquet et sa fille Hortense sont expulsés.

1869   

Paul Cezanne habite 53, rue N.D. des Champs : « ….la rue Notre Dame des Champs, cette rue d’ateliers et de chapelles.. » ( E. et J. de Goncourt, Manette Salomon).

Dans l’immeuble habitent : Auvray, sculpteur, Moreau, peintre verrier, Rouboy, artiste peintre, Vinot, ébéniste (Bottin arch. Paris).

Paul Cezanne rencontre Hortense Fiquet, la belle Biquette (les Biquets et les Biquettes est le gentilé des habitants de Saligney) dans des circonstances qui demeurent inconnues (les Fiquet se sont peut-être installés rue N.D.des Champs ; leurs amis les Guillaume habitent au n° 7)

Cezanne cache sa liaison à son père.

1870

31 mai : mariage d’Emile Zola- Eléonore Alexandrine Méley à Paris 17ème arrt. Les témoins sont tous des amis aixois : Marius Roux, Paul Alexis, Philippe Solari, Paul Cezanne, artiste peintre, 53, rue N.D.des Champs.

 19 juillet :  Déclaration de guerre de la France à la Prusse.

Septembre : « [Cezanne] va se réfugier à l’Estaque…C’est là qu’Hortense Fiquet viendra le rejoindre… ».

« …Cezanne peint avec ardeur comme si rien d’autre n’existait. Et Hortense Fiquet est là, maîtresse-servante. » (Jean de Beucken).

1871

Juillet : Hortense et Paul Cezanne reviennent de l’Estaque pour s’installer 5, rue Chevreuse (dans le même immeuble habitent Philippe Solari, l’ami aixois, et Jongkind).

« ….bonjour à Paul Cezanne qui s’est éclipsé. J’ai entendu rouler les meubles dans l’escalier…mais je ne me suis pas montré, de peur de troubler les déménageurs. » (lettre de Solari à Zola).

Le couple s’installe 45, rue Jussieu (rue St Victor jusqu’en 1869).

Avisard, pharmacien et Lévèque, fleuriste, occupent le rez de chaussée.

1872

4 janvier : naissance de Paul Cezanne (45, rue Jussieu 2è étage), fils de Paul Cezanne et Hortense Fiquet.

« Je viens de voir Zola qui est venu au 45, rue de Jussieu » (lettre d’Emperaire à des amis aixois).

9 avril : le Dr Gachet achète aux époux Lemoine une propriété à Auvers sur Oise.

Été : Paul Cezanne, Hortense et leur fils, Paul, viennent à St Ouen-l’Aumone à l’hôtel de Grand Cerf, près du pont reliant ce village à Pontoise (59 rue Basse, aujourd’hui 59 rue du général Leclerc).

« Il est probable qu’Emile Zola et sa femme sont descendus au même hôtel le 29 juillet, pour passer la journée sur les bords de l’Oise, à l’invitation du peintre Edouard Béliard. »(Alain Mothe- Cezanne à Auvers sur Oise).

Ed.Béliard, Guillaumin, Cezanne sont auprès de Pissarro qui vient de s’installer à Pontoise.

Fin de l’année : Cezanne et sa famille s’installent à Auvers sur Oise, rue Rémy.

« ….il loue une bicoque qui lui permet tout juste de peindre dehors, et ayant bien du mal à trouver les cent francs par an qu’il doit à Marguerite Drop, même en ne payant pas l’épicerie qu’il prend chez Rondest… » (Paul Gachet, deux amis des Impressionnistes).

Claude Antoine Fiquet est à Lantenne (recensement de la population, veuf, 65 ans) ; il a peut-être quitté Paris lorsque sa fille a rejoint Cezanne à l’Estaque.

1873

« Dans la pauvre maison où ils campent, elle est le plus souvent seule avec l’enfant. La vie vraiment n’est pas gaie pour Hortense… » (Jean de Beucken).

1874

 début de l’année : Cezanne prévient un amateur, probablement Rondest, qu’il va prochainement quitter Auvers.

Il s’installe à Paris, 120, rue de Vaugirard.

15 avril au 15 mai : première exposition impressionniste ; Cezanne y présente 3 peintures.

21 mai : Cezanne retourne à Aix (c’est la première séparation du couple).

24 juin :  « ….je suis resté quelques semaines privé de nouvelles de mon petit et j’étais très inquiet, mais Valabrègue vient d’arriver de Paris et hier, mardi, il m’a apporté une lettre d’Hortense, laquelle m’apprend qu’il ne va pas mal. »

« Quand les temps seront proches, je vous parlerai de mon retour, et de ce que j’aurai obtenu de mon père, mais il me laissera retourner à Paris. C’est beaucoup. » (lettre de Cezanne à Pissarro).

Septembre : Cezanne est de retour à Paris.

1875

Fin de l’année :  Victor Chocquet, collectionneur et grand admirateur de Delacroix, fait la connaissance de Cezanne par l’intermédiaire de Renoir.

« Les Chocquet reçoivent aussi Hortense. Quelle différence avec Gabrielle Zola qui l’a tenue à l’écart depuis son mariage à elle. » (Jean de Beucken)

1876   

Été : Cezanne le passe à Aix et à l’Estaque.

1877   

Début du printemps : Cezanne revient parfois à Pontoise et à Auvers.

Il participe à la 3ème exposition impressionniste avec 16 œuvres.

Il habite 67, rue de l’ouest.

Il peint « Madame Cezanne à la jupe rayée », « Madame Cezanne cousant ».

1878

Février : « L’ami Sézanne  [sic] part dans les premiers jours de mars ; si vous désirez le voir avant son départ, venez donc diner mardi prochain, il sera à la maison avec sa femme et son fils ». (lettre de Murer à Pissarro ).

Cezanne part pour l’Estaque. Hortense à Marseille, habite successivement : 183, rue de Rome, 12, vieux chemin de Rome, 32, rue Ferrari.

Cezanne demande de l’aide à Zola qui envoie à plusieurs reprises 60 francs à Hortense.

Le père d’Hortense écrit à sa fille rue de l’Ouest à Paris, le concierge la renvoie au Jas de Bouffan où le père de Cezanne l’ouvre et la lit. Contrairement à toute attente, il ne lui coupe pas les vivres.

Novembre : Hortense est à Paris (pour urgence).Cezanne demande à Zola de faire parvenir 100 francs chez Antoine Guillaume, 105, rue de Vaugirard, pour Hortense.

Vers le 15 décembre :  Hortense est de retour à l’Estaque, elle avait grand besoin de l’argent avancé par Zola. En tout, Hortense est restée près d’un mois et demi à Paris.

1879

Février : retour à Paris.

Début avril : Cezanne s’installe à Melun, 2, place de la préfecture.

Juin : il passe quelques jours à Médan, chez Zola, sans Hortense et son fils.

Puis retour à Melun où il écrit à Zola : « depuis j’ai reçu…la lettre qui m’avait été adressée chez toi, je t’en remercie, c’était une lettre d’Hortense. »

Publication des « sœurs Vatard » de Huysmans ( description d’un atelier de brochage et de la vie des ouvriers brocheurs). Hortense a pu s’y reconnaitre.

1880

 1er avril : lettre à Zola. Cezanne vient de quitter Melun et habite 32, rue de l’ouest.

Août : séjour de Cezanne à Médan (sans Hortense).

1881

26 février : Cezanne est à Aix pour le mariage de sa sœur Rose avec  Maxime Conil.

5 mai : Cezanne s’installe à Pontoise 31, quai du Ponthuis, avec sa femme et Paul junior.

Fin mai : Rose et Maxime Conil, accompagnés de Marie Cezanne, passent quelques jours à Paris.

Juillet : Gauguin est à Pontoise. Mette Sophie Gad (madame Gauguin) n’apprécie pas Hortense et encore moins son mari.

Fin octobre : Cezanne part à Aix.

1882

Début mars : Cezanne rentre à Paris, 32, rue de l’ouest.

Mai : son portrait de M.L.A. est admis au salon.

Cezanne et Pissarro peignent à Pontoise (par la suite Cezanne ne reviendra plus à Pontoise ni à Auvers.)

Un dessin de « Manzana », le fils de Pissarro : »le pique-nique des impressionnistes » montre Hortense, parfaitement intégrée au groupe des peintres Guillaumin, Pissarro, Gauguin et Cezanne.

Septembre : Médan.

Début octobre : Aix.

27 novembre : lettre de Cezanne à Zola : « J’ai résolu de faire mon testament… ». Se voyant à la tête de quelques biens (titre de rentes et vignes), Cezanne se préoccupe de les partager entre son fils (sans prévoir une part pour Hortense) et sa mère.

1883

Cezanne partage son temps entre Aix et l’Estaque.

Paul et Hortense vivent séparés.

1884

Cezanne passe toute l’année à l’Estaque et à Aix.

1885

Début de l’année : à Aix.

Juin :  de retour d’Aix, Cezanne s’installe à La Roche-Guyon, chez Renoir, Grand-rue, avec Hortense et Paul junior.

24 juillet : Cezanne arrive à Médan où il passe quelques jours.

Août : retour à Aix ; de là, il se rend chaque jour à Gardanne.

1886 

Gardanne : Cezanne, Hortense et leur fils Paul, sont mentionnés sur les listes de recensement de Gardanne du 30 mai, Cours de Forbin, chez Louis Baret.

4 avril : Cezanne remercie Zola pour l’envoi de son roman « l’Oeuvre » .

28 avril : à 11h du matin, Paul Cezanne épouse Marie Hortense Fiquet à l’Hôtel de Ville d’Aix en Provence.

« ….Hortense Fiquet, demeurant à Gardanne (Paul Cezanne demeure avec ses père et mère, au quartier du Jas de Bouffan), fille de Claude Antoine Fiquet….absent mais consentant…. (leur fils Paul est reconnu et légitimé). »

29 avril : bénédiction nuptiale en l’église Saint Jean Baptiste (les témoins d’Hortense : Jules Peyron et Louis Baret, sont des voisins de Gardanne).

Hortense et son fils sont accueillis au Jas de Bouffan.

11 mai : « …le petit est à l’école et sa maman se porte bien » (lettre de Cezanne à Victor Chocquet).

23 octobre : décès de Louis-Auguste Cezanne (père de l’artiste) au Jas de Bouffan.

17 décembre : ouverture de la succession de Louis-Auguste Cezanne.

1888

Janvier : Renoir séjourne au Jas de Bouffan.

Eté : Cezanne séjourne à l’hôtel Delacour à Chantilly (probablement sans Hortense ni son fils).

Cezanne s’installe 15, quai d’Anjou, sur l’île Saint-Louis et loue un atelier rue du Val de Grâce.

Son ami Guillaumin est son voisin au n° 13, du quai d’Anjou.

Au n° 15, Cezanne n’est pas le seul peintre : Hublin, Lefèvre, Vuiller, artistes-peintres, sont mentionnés à la même adresse (Bottin, arch.Paris).

Cezanne peint quelques beaux portraits d’Hortense au  « fauteuil jaune ».

« Elle est  « Madame Cezanne », comme le souligne avec insistance le leitmotiv qui blasonne chacune de ces toiles. Elle ne l’a sans doute pas été dans la vie aussi pleinement qu’on pourrait le croire, mais, en peinture, elle l’est, indiscutablement, triomphalement. » (Raymond Jean).

1889

Juin : les Cezanne séjournent à Hattenville (Normandie) chez Chocquet.

13 décembre : décès de Claude-Antoine Fiquet (père d’Hortense) à Lantenne-Vertière, dans la maison de Claude François Guignaud ( gendarme retraité)

« Hortense allait rarement le voir, et le jeune Paul n’avait été que deux fois chez ce vieillard petit et mince, mais encore vigoureux, au type assez espagnol, la barbe et les cheveux abondants restés presque noirs » (Jean de Beucken).

1890

Cezanne s’installe 69, avenue d’Orléans.

28 mai : procuration de Cezanne auprès de Maître Coeurdevey, notaire à Pin l’Emagny, autorisant madame Cezanne à vendre ses biens ; Cezanne déclare demeurer à Paris, 69, av.d’Orléans.

Le couple et leur fils sont descendus à l’hôtel de la gare à Emagny (Doubs).

1er juin (dimanche) : Maison Commune de Lantenne-Vertière, vente par adjudication des 21 parcelles de terrain appartenant à Mme Cezanne. (Total de la vente : 1355 francs).

1er août : lettre d’Hortense à Mme Victor Chocquet : « Nous espérons que l’année prochaine, nous aurons le plaisir de vous voir en Suisse. »

7 ou 8 août : départ pour Neuchâtel, en Suisse, Hôtel du Soleil (la ligne Besançon-Neuchâtel est en service depuis 1884).

Début octobre : les Cezanne visitent Berne, puis s’installent à Fribourg.

26 octobre (dimanche)  : élections au Conseil National (dimanche et lundi, troubles à Fribourg). Cezanne s’enfuit à Genève, laissant Hortense et son fils sans nouvelles.

Fin octobre – début novembre : les Cezanne visitent Lausanne et Vevey, puis se quittent à Genève : Cezanne rejoint Aix alors qu’Hortense et le jeune Paul remontent vers Paris.

1891

12 février : Cezanne fait venir Hortense et son fils à Aix et les installe 9, rue de la Monnaie.

« Il [Cezanne] habite le Jas de Bouffan avec sa mère qui est, du reste, brouillée avec la Boule (Hortense), laquelle n’est pas bien avec ses belles-sœurs, ni celles-ci entre elles. De sorte que Paul vit d’un côté, sa femme de l’autre. » (lettre de Numa Coste à Zola 5 mars).

7 avril : mort de Victor Chocquet à Yvetot.

1892

D’après le témoignage de Vollard, Cezanne habite à Avon et loue un atelier à Fontainebleau.

1893

Fin de l’été : Cezanne emménage 2, rue des Lions-Saint-Paul à Paris.

1894

25 mars : lettre de Cezanne à Geffroy. Il est à Alfort et peint les bords de Marne à Maisons-Alfort, Saint-Maur et Créteil.

Septembre : il travaille à Melun puis séjourne à l’hôtel de Baudy à Giverny.

1895

Février-mars : Cezanne est à Aix avec Renoir.

Fin juin : nouveau départ pour Aix. Hortense et son fils restent à Paris.

Novembre : Exposition Cezanne chez Vollard, 39, rue Laffitte. C’est le fils qui organise et négocie avec le marchand.

1896

Début juin :  Cezanne, sa femme et son fils, séjournent un mois à Vichy Hôtel Molière.

Juillet : séjour à Talloires (lac d’Annecy)- Hôtel de l’abbaye.

« Me voici éloigné de notre Provence pour quelque temps. Après pas mal de tergiversations, ma famille, entre les mains de laquelle je me trouve en ce moment, m’a déterminé à me fixer momentanément au point où je me trouve » (lettre à Joachim Gasquet 21 juillet)-

Hortense a voulu ce voyage.

1897

Janvier : déménagement et installation 73, rue Saint Lazard, par le fils, Cezanne étant retenu au lit par la grippe.

Fin mai : Cezanne se rend à Aix.

25 octobre : décès d’Anne Elisabeth Honorine Aubert (mère de Cezanne), âgée de 83 ans, domiciliée 30, Cours Mirabeau à Aix.

1898

9 mai-10 juin  : exposition Cezanne à la Galerie  Vollard, 6, rue Laffitte.

1899

21 novembre : vente par adjudication du Jas de Bouffan à Louis Granel (Cezanne est à Marlotte, commune de Bourron).

1900

 24 mars : Hortense renonce à son hypothèque légale sur le Jas de Bouffan .

26 mai : Paul Cezanne fils, âgé de 28 ans, littérateur, domicilié 31, rue Ballu à Paris, est témoin au mariage de son ami Louis Guillaume, fils de Jean Guillaume, cordonnier, et de Thérèse Davin, l’amie d’Hortense.

« …les Guillaume étaient liés avec les Fiquet : Mme Guillaume avait travaillé avec Hortense au même atelier de reliure.. »(Jean de Beucken)

1901

 16 novembre : Cezanne achète un terrain dans le quartier des Lauves à Aix.

1902

Septembre : la construction de l’atelier de Cezanne est achevée.

26 septembre : Cezanne rédige un testament désignant son fils comme seul héritier. »Par suite, mon épouse, si elle me survit, n’aura aucun droit d’usufruit légal sur les biens qui composeront ma succession au jour de mon décès. ».

« A l’automne de 1902, après mon départ d’Aix et ma libération, Paul Cezanne, accompagné de Mme Cezanne et de son fils, vint passer quelques jours dans les Cévennes, chez mon père. » (Léo Larguier,  Le dimanche avec Paul Cezanne)

1903

9 janvier : « Paul et sa mère vont bien, ils retourneront bientôt à Paris et vous envoient leurs meilleurs souhaits » (lettre de Cezanne à Vollard). Hortense et Paul ont donc passé les fêtes de fin d’année à Aix.

(à Paris, ils habitent toujours 31, rue Ballu).

1904

Hortense et son fils s’installent 16 rue Duperré.

15 octobre – 15 novembre : au salon d’Automne, une salle entière est consacrée à Cezanne.

« Il m’a semblé que Paul m’a écrit qu’ils [Paul et Hortense] ont loué quelque chose à Fontainebleau pour y passer un couple de mois » (lettre de Cezanne à E.Bernard).

1905

Fin mars : Emile Bernard est à Aix ; il rencontre le fils et l’épouse de Cezanne.

10 septembre : dans une lettre adressée à E. Bernard, Hortense se plaint du travail causé par l’organisation des expositions de son mari.

1906

« Il  n’est pas resté de correspondance entre Cezanne et Hortense, mais il la mentionne toujours affectueusement dans ses lettres au jeune Paul. » ( Gerstle Mack).

20 octobre : «  Madame Brémond (gouvernante de Cezanne) me recommande expressément  de te dire que ton père a fait son atelier dans le cabinet de toilette de ta mère et qu’il ne compte pas en déloger sitôt ; elle tient à ce que ta mère connaisse ce détail. » (lettre de Marie Cezanne à son neveu Paul).

22 octobre : télégramme de madame Brémond à Paul Cezanne fils et à Hortense, 16 rue Duperré : « Venez de suite tous deux, père bien mal « .

23 octobre  : décès de Paul Cezanne, à 7h du matin, 23 rue Boulegon.

24 octobre : obsèques religieuses à la cathédrale St-Sauveur .

29 octobre : ouverture du testament du peintre, déposé chez M° Mouravit.

20 novembre : vente par licitation de la part revenant à Hortense Fiquet, veuve Paul Cezanne, sur l’atelier du chemin des Lauves, en faveur de son fils Paul.

27 novembre : « Enfin cette messe de Cezanne a eu lieu ce matin à Notre Dame de Lorette. Sur cent invitations, il est venu 12 personnes.……Ni Vollard ni le fils de Cezanne , m’ont répondu » (lettre  de E.Bernard à Andrée Fort).

28 novembre : inventaire des biens mobiliers laissés par Paul Cezanne à son domicile de la rue Boulegon.

8 décembre : partage des biens délaissés par le décès de Paul Cezanne entre son fils Paul et Hortense Fiquet, veuve Cezanne.

« ….d’où le total égal aux droits de Madame Veuve Cezanne, 219 676 francs » – Hortense signe : Mme Paul Cezanne.

1913

6 janvier : mairie du 14ème arrondissement de Paris : mariage Paul Cezanne, publiciste, domicilié 16, rue Duperré avec sa mère, et Renée Rivière, fille de Georges Eugène Rivière et de Marie Augustine Jablonski

Les témoins de Paul sont : Aline Charigot (Madame Renoir) et Ambroise Vollard, marchand de tableaux.

Le mariage religieux a lieu en l’église Notre Dame de Lorette.

Le couple vit à Paris avec, auprès d’eux,  Hortense Cezanne.

Les relations entre belle-fille et belle-mère ne sont pas toujours faciles.

19 octobre :  naissance d’un petit  Paul Cezanne à Paris ; il décède le 28 février 1915 à Cagnes sur Mer.

1914

« Mobilisé, mon grand-père, Paul Cezanne junior, n’a jamais approché le front, en raison de sa forte myopie, et sa famille se déplaça en fonction de ses affectations » (Philippe Cezanne).

21 octobre – naissance d’Aline Cezanne à Nice.

1916

Avril : naissance de Pierre Cezanne, à Paris, décédé en mai de la même année.

1918

12 octobre : naissance de Jean-Pierre Cezanne à Granville.

1921

24 décembre : Marcel Provence achète à Paul Cezanne fils « l’atelier des  Lauves » (9000francs).

1922

« ….Cette femme (Hortense) que j’ai un peu connue à la fin de  sa vie, et qui était une bonne personne, ne comprenant rien sans doute à la peinture de son mari, mais n’ayant jamais pesé beaucoup sur lui, ni peut-être compté, elle [Marie Cezanne] la voyait comme une irrégulière, une aventurière qui a mis « le grappin » sur un fils de famille. » (Léo Larguier).

31 janvier :  Hortense, Paul et Renée Cezanne, assistent  au mariage de Claude (Coco) Renoir et Paulette Dupré aux Collettes à Cagnes sur Mer.

3 mai : décès de Marie Emélie Hortense Fiquet en son domicile 30 rue de Miromesnil Paris 8è.

Elle est inhumée au cimetière du Père Lachaise (90è division).

Dans la même tombe seront inhumés : en 1934 Françoise Gobert, arrière petite fille, en 1947 Paul Cezanne, son fils et en 1991 Catherine Cezanne, arrière petite fille.