Au Metropolitan Museum de New York, Hortense Fiquet, le modèle préféré de Cezanne

 

Par Alain Paire

 

Nous reprenons une partie du texte publié par Alain Paire dans son site galerie-alain-paire

Avec son aimable autorisation

http://www.galerie-alain-paire.com/index.php?option=com_content&view=article&id=364:au-metropolitan-museum-de-new-york-hortense-fiquet-le-modele-prefere-de-cezanne&catid=15:paul-cezanne&Itemid=100006

 

Nous invitons le lecteur intéressé par ce texte à s’y reporter pour avoir l’intégralité de cet article.

Nous renvoyons aussi à la Biographie d’Hortense publiée par François Chédeville et Raymond Hurtu.

 

Madame Cézanne aux hortensias, vers 1885, 30,5 x 46 cm, R209 coll. privée

Madame Cezanne aux hortensias, vers 1885, 30,5 x 46 cm, R209 coll. privée

Paul Cezanne rencontra Hortense Fiquet à Paris, au début de l’année 1869. La jeune femme travaillait en tant que brocheuse dans un atelier de reliure. Elle était née dix-neuf ans plus tôt à Saligney, un village proche de Besançon. D’origine modeste, ses parents s’étaient établis à Paris en 1854 ; sa mère était décédée depuis 1867. Après la déclaration de guerre de juillet 1870, Hortense rejoignit Cezanne en septembre dans la maisonnette qu’il avait louée à l’Estaque, pour se cacher et ne pas devoir s’engager dans l’armée. Pendant l’été 1871, lorsqu’elle repartit pour Paris, elle était enceinte. Cezanne était âgé de 33 ans lorsque naquit leur fils unique, le 4 janvier 1872.

 

Le petit appartement dans lequel Hortense accoucha, le second étage du 45 rue Jussieu, était mal situé. Achille Emperaire qui séjourna brièvement dans leur compagnie se souvenait d’un espace perturbé par « un vacarme à réveiller les morts ». Les premières années du ménage furent difficiles, la pension mensuelle allouée par le père, le banquier Louis-Auguste Cezanne, était trop modique. Le peintre préférait dissimuler sa liaison : il fut à plusieurs reprises contraint d’emprunter de l’argent à son ami Zola. Hortense Fiquet ne devint officiellement Madame Cezanne qu’au terme de dix-sept années de silence et de clandestinité, en avril 1886.  Leur union fut célébrée à l’Hôtel de Ville d’Aix-en-Provence le 28 avril à onze heures du matin ; la bénédiction religieuse se déroula le lendemain, sur le cours Sextius, dans l’église Saint-Jean-Baptiste. Hortense était à cette époque domiciliée sur le cours Forbin de Gardanne. Deux voisins de Gardanne, Jules Peyron et Louis Baret furent ses témoins dans l’église. La jeune mère ne fut jamais acceptée par sa belle-famille : les Aixois estimaient qu’il s’agissait d’une mésalliance.

 

Cezanne changeait souvent de domicile, Hortense subissait les pénibles revers de ses déménagements. Tout porte à croire que le peintre aimait tendrement son fils. Par contre, toutes sortes d’incompréhensions et de nombreux moments de séparation, une indifférence croissante refroidirent ses rapports avec Hortense. Elle séjourna à Marseille ainsi qu’à Gardanne et Aix-en-Provence, presque jamais dans la maison familiale du Jas de Bouffan. Elle ne se plaisait pas dans le Midi. Aix l’ennuyait, elle préférait Paris ; les aller-et-retour de Cezanne, sa double vie entre sa ville natale et la capitale furent continuels.