R264 Paysage avec clocher, vers 1875 (FWN86)
Pavel Machotka
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Dans les tableaux de Cézanne il est toujours possible d’identifier la saison si l’on veut, comme dans Paysage avec clocher du nord; mais il est peu probable qu’on perçoive le tableau comme une scène d’automne. Le feuillage roux équilibre les nombreux verts et éclaire la masse sombre des peupliers, et il contribue à nous donner la sensation de la fermeté de la touche, de la surface rugueuse, et de l’espace net du tableau. Chaque fois qu’une large touche de peinture est posée, elle est distincte, et chacune contribue à la définition des objets et à la construction de la profondeur du tableau du bas jusqu’au milieu du tableau. La composition, elle aussi, est ferme. Cézanne situe le clocher sur la verticale médiane et le détache clairement de la masse sur la droite par un pan de ciel – un petit détail, pourrait-on croire, sinon par ce qu’il accomplit, attirer l’attention sur la pente droite du clocher. Ceci isole la ligne diagonale qui révèle le rythme fondamental du tableau : le tronc incliné des petits arbres de la gauche et les branches nues du grand à droite, tous allant à l’unisson vers le haut à gauche.
Adapté de Pavel Machotka, Cézanne: La Sensation à l’oeuvre.