R724 – Au bord de l’eau, 1892-1894 (FWN281)
Pavel Machotka
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Dans Au Bord de l’eau, Cézanne rapporte ce genre de lumière qu’il avait observée dans Bords de la Marne (sur l’île Machefer à Saint-Maur-des-Fossés), mais cette fois-ci il voit la toile en termes de rythme pictural en larges masses. Les groupes de touches ne sont pas abstraites (elles le sont moins que dans L’Allée à Chantilly I), mais leur disposition sur la toile l’est ; elles sont chacune à peu près de la même taille, posées à intervalle régulier, et leur rythme est indépendant de ce qu’elles représentent : que ce soit des arbres, des pans de maisons et de maisons flottantes, ou les notations bleues du ciel. Grâce à ces unités, qu’elles soient simplement suggérées ou achevées, le tableau semble tout à fait complet ; quelle que soit l’intention finale de Cézanne, on peut même accepter les nombreux endroits où la toile est nue – compte tenu de leur cadence régulière – comme faisant partie de l’organisation rythmique. La lumière plus froide du nord n’est pas vue ici comme une absence de couleur, mais comme une partie du sujet ; les deux taches chaudes qui font intrusion dans le tableau, l’une rouge et l’autre orange, attirent notre attention sur la tonalité du reste.
Source: Machotka, Cézanne: La Sensation à l’oeuvre.
Ce tableau a appartenu à Ernestine Fabbri Ludolf qui l’a copié en 1934 pour Ina de Vasconcellos :