R096 – Le Bac à Bonnières, été 1866 (FWN42)
Pavel Machotka
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La vigueur technique des paysages de cette époque – et les réussites comparables que l’on retrouvera dans les portraits et les natures mortes – montre une fois de plus que, lorsqu’il s’agissait de peindre d’après nature, Cézanne se sentait en terrain assez ferme pour innover, avec une touche assurée, sans inhibitions ni grandiloquence. L’assurance venait non pas de la touche spécifique mais de la manière dont, quelque soit la touche choisie, celle-ci servait la composition. Une touche beaucoup plus simple lui permettait d’atteindre une monumentalité sans emphase.
Dans Le Bac à Bonnières de 1866, il laissa simplement les formes qu’il observait se charger du poids de l’expression : les symétries haut/bas et gauche/droite suffisent à traduire un ordre calme et naturel[1]. Et ainsi, pour ne pas perturber ce dernier, il valait mieux compter sur une touche rapide, fluide sans expressivité propre.
Adapté de Pavel Machotka, Cézanne: La Sensation à l’oeuvre.
[1] La photo du site laisse voir cette symétrie comme un aspect frappant de la scène, voir Cézanne: Landscape into Art, pp. 32-3.
Le thème a été traité sous un tout autre angle par Daubigny :