Colloque “Cezanne, Jas de Bouffan — art et histoire”, 21-22 septembre 2019
La figure de Louis-Auguste Cezanne comme maître des lieux
Bruno Ely
Bruno Ely en quelques mots
Bruno Ely prend en 2009 la direction du musée Granet après avoir été directeur du Pavillon Vendôme et du musée des Tapisseries de 1989 à 2008. Il avait commencé sa carrière comme conservateur adjoint au musée Granet en 1981.
Commissaire-adjoint d’expositions comme Sainte-Victoire – Cézanne en 1990 ou Cezanne en Provence en 2006, Bruno Ely avait commencé son travail sur Cezanne en 1984 en faisant une étude remarquée sur Cezanne – L’école de dessin et le musée d’Aix.
En tant que conservateur du musée des Tapisseries, Bruno Ely entreprend de sauvegarder le patrimoine (souvent éphémère) du Festival d’art lyrique en vue d’un potentiel Musée des arts et spectacles. Enraciné dans une famille de photographes depuis 4 générations, il se soucie de la valorisation d’un patrimoine qui s’impose comme la mémoire d’Aix (cf. l’exposition et le livre, La seconde et le siècle Photo Henry Ely (1888-1895).En charge du musée Granet à partir de 2009, Bruno Ely reprend la dynamique engagée en mettant en œuvre, commissaire général, une exposition Picasso/Cezanne en 2009, avant d’accueillir la collection Planque en 2013 (collection installée dans l’ancienne chapelle des Pénitents blancs). Il ne manque pas de participer à l’aventure Marseille capitale européenne de la culture en 2013 avec l’exposition L’Atelier du Midi. Après la présentation des collections du musée, il orchestre l’exposition de la collection Pearlman comportant plusieurs Cezanne.
En art contemporain, Bruno Ely met en valeur, parmi bien d’autres, des artistes comme Pierre Alechinsky, Philippe Favier, Henri Cueco et cette année Fabienne Verdier.Contenu de son intervention
Ni Monet, ni Renoir, ni Pissarro ne s’attachent à la figure de leur père. Cezanne donne trois portraits à l’huile de son père et réalise plusieurs dessins de ce dernier. On veut que le fils ait été, du fait du caractère autoritaire de Louis-Auguste Cezanne, soumis à un homme qu’il redoutait. Ne fait-il pas à pied en 1878 la route Marseille-Aix, simplement pour assister au repas du soir au Jas de Bouffan sous le regard paternel ? Ne cherche-t-il pas à cacher la naissance en 1872 de son propre fils à son père, craignant ses foudres ? Dans le même temps Paul Cezanne a toute liberté de peindre dans le grand salon au centre duquel il installe « le papa ». Il dispose encore de revenus accordés par son père, sans suivre la voie royale de banquier. La distance des deux hommes pourrait cacher une profonde proximité de caractère, peut-être une réelle admiration réciproque. La figure du père ne poursuivit-elle pas le fils autant dans les joueurs de cartes que dans les portraits du jardinier Vallier ?
(Le texte de la conférence est à venir)