Annexe IV – Les moulages du musée Granet
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La description qui suit se fonde sur le catalogue d’Honoré Gibert, Le Musée d’Aix, première partie comprenant les monuments archéologiques, les sculptures et les objets de curiosité, Achille Makaire imprimeur-éditeur, 1882[1].
Ce catalogue, outre les sculptures, consacre une partie importante à l’énumération des moulages du musée, indiquant à chaque fois dans quel musée se trouve l’original.
Nous savons donc quelles sont les sculptures du Louvre que Cezanne a connues avant d’en voir les originaux, et en déduire celles qu’il a recopiées à Paris et celles qu’il a choisi de ne pas copier.
On trouvera au chapitre V l’analyse détaillée des deux copies de moulages du musée Granet dont on peut penser qu’elles ont été réalisées à Aix.
I – Les moulages des statues masculines
Chaque moulage porte un numéro d’inventaire rappelé en tête du titre dans les images ci-dessous (images des originaux, n’ayant pu trouver de photographies des moulages eux-mêmes).
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Statues copiées
On connaît la fortune de l’Arès Borghèse et celle de l’Orateur romain dans l’œuvre de Cezanne : deux formes qui l’auront accompagné toute sa vie.
Concernant le torse C0330-FWN 3002-41b, dont Théodore Reff suggère qu’il relève d’un modèle tiré de l’Hermès Richelieu, il se peut que Cezanne ait vu un torse équivalent au musée Granet, qui possédait quatre statues de torse en marbre et 2 moulages.
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Statues non copiées
Deux seulement de ces statues sont au Louvre et auraient pu être copiées : l’Enfant à l’oie, sorte de putti maniériste, thème déjà largement exploité par ailleurs par Cezanne, et le Faune flûteur, entré tardivement en 1880, dont le déhanchement ne le distingue pas fondamentalement du Faune à l’enfant ou de l’Apollon lycien, déjà copiés.
On peut en conclure que pratiquement tous les moulages de statues masculines du Louvre présents au musée Granet et ayant donné lieu à copie ont en fait été copiés eu Louvre sur l’original, et non à Aix.
II — Les moulages de statues féminines
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Statues copiées
Toutes jouissent d’une réputation mondiale. La Vénus de Milo et l’Aphrodite accroupie (avec en plus sa version par Coysevox) sont parmi les thèmes de prédilection de Cezanne, la première — considérée comme une des plus belles statues du monde dès son apparition — ayant été copiée pendant plus de dix ans. Une fois encore, pas de recherche d’originalité à tout prix de la part de Cezanne.
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Statues non copiées
Des moulages des quatre premières du Louvre existent au musée Granet mais n’ont pas été copiées ; on a vu que de façon générale Cezanne copie majoritairement les statues d’hommes plutôt que celles de femmes, ne retenant que les plus célèbres.
III — Les moulages de bustes
Tous les moulages du musée Granet reproduisent des bustes du Louvre, à l’exception du Démosthène du musée capitolin et du faune de Munich.
Cezanne ne recopie pas les bustes de personnages mythologiques :
Il ne recopie pas non plus les bustes des célébrités antiques, à l’exception de Caracalla :
Et sans surprise il ne copie pas les rares moulages de bustes féminin (un seul au Louvre) du musée Granet :
De façon générale, il semble que dans sa jeunesse Cezanne ne se soit pas beaucoup intéressé aux sculptures de bustes. Il faudra attendre les années 90 pour voir apparaître 5 bustes d’empereurs romains, dont Caracalla, copié quelques années avant déjà : toujours la prégnance des souvenirs de jeunesse…
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[1] D’après les Archives des musées nationaux, Atelier de moulages du Louvre (série Y), Répertoire numérique détaillé numéro 20150043, on repère quelques dates de constitution de la partie de la collection de moulages du musée Granet en provenance du Louvre :
-1817 1er septembre : Plâtres accordés à la ville d’Aix
-1821 18 avril : Plâtres pour la ville d’Aix
-1830 9 avril : Notes en faveur de la ville d’Aix